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    • 02 FÉV 18
    Le gouvernement passe à côté de l’essentiel dans les soins aux aîné-es

    Les conditions de vie des résidentes et résidents dans les résidences pour aîné-es interpellent à raison de plus en plus la population. Deux histoires ont récemment été au cœur de l’actualité en lien avec cet enjeu fondamental.

    Assurer la sécurité des résidentes et résidents

    Le premier concerne l’utilisation des gicleurs dans les résidences, aussi bien dans les CHSLD que dans les centres d’hébergement privés. Après la tragédie de L’Isle-Verte, il devenait urgent de passer à l’action pour assurer la sécurité des aîné-es. C’est alors que le gouvernement Couillard avait annoncé que l’installation de gicleurs deviendrait obligatoire dans l’ensemble des résidences privées pour personnes âgées.

    Quatre ans après la tragédie, c’est loin d’être toutes les résidences qui se sont conformées à l’obligation de faire installer des gicleurs dans leur résidence. Certains CHSLD traînent de la patte et plusieurs résidences privées, des grandes comme des petites, tardent toujours à se conformer. C’est alors que le gouvernement Couillard a annoncé il y a quelques jours qu’il assumera la plus grande part de la facture.

    Que l’État assume la facture pour aider des organismes à but non lucratif (OBNL) qui gèrent des résidences, c’est une chose. Mais que le gouvernement accepte de payer une bonne part de la facture pour de grandes résidences privées qui font de gros profits, ça en est une autre ! Encore une fois, le gouvernement Couillard utilise les fonds publics pour rendre service au privé.

    Si les riches propriétaires des grandes résidences privées ne sont pas en mesure de piger dans leur marge de profit pour assurer la sécurité de celles et ceux qui paient leur loyer chaque mois, il y a un gros problème !

    Améliorer le salaire du personnel pour améliorer les soins aux aîné-es

    Si le gouvernement fait plus que sa part pour aider les résidences à payer pour installer des gicleurs, il en va tout autrement pour appuyer les travailleuses et travailleurs qui œuvrent auprès des résidents.

    En janvier, le gouvernement Couillard a annoncé qu’il augmentera le salaire minimum à 12 $ de l’heure au 1er mai prochain. C’est nettement insuffisant pour améliorer le salaire du personnel des centres d’hébergement privés qui travaillent encore trop souvent au salaire minimum. Depuis plusieurs mois, nous intervenons sur plusieurs tribunes pour exiger un salaire minimum à 15 $ de l’heure pour sortir les travailleurs de la pauvreté.

    Ce n’est pas normal de rester dans la pauvreté en donnant des soins aux aîné-es. Le gouvernement Couillard doit faire plus pour s’assurer d’améliorer les soins. C’est pourquoi il doit augmenter davantage le salaire minimum.

    Une telle mesure permettrait aussi au personnel du réseau public d’avoir un meilleur rapport de force pour exiger de meilleures conditions salariales pour l’ensemble du personnel qui œuvre auprès des aîné-es, dans le public comme dans le privé.

    Cette lutte, ça en est une contre les inégalités sociales qui ne cessent de croître. À la Fédération, nous représentons du personnel dans le public et dans le privé et les deux vivent de dures conditions de travail. Améliorer le salaire minimum, c’est un levier clé pour forcer la main au gouvernement pour revoir à la hausse les conditions de travail de l’ensemble du personnel qui donne des services de santé et de services sociaux.

    Dany Lacasse