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    • 19 FÉV 25
    Info-négo CPE : Le gouvernement doit arrêter de se traîner les pieds

    Notre mobilisation exemplaire fait bouger les choses à la table de négociation. Il est toutefois trop tôt pour avoir une entente en poche. Le gouvernement continue d’en faire très peu pour remettre le réseau des CPE sur pied.

    Le point sur les ententes des autres organisations syndicales

    Le Conseil du trésor a beau se vanter de s’être entendu avec d’autres centrales syndicales, il n’a toujours pas d’entente avec la CSN, qui représente 80 % des CPE syndiqués. L’entente de la CSQ (environ 2200 travailleuses) a été adoptée à 66 % et plusieurs syndicats l’ont rejetée. Le SQEES–FTQ (environ 800 travailleuses) l’a adopté à 88 % et les Métallos-FTQ (environ 70 travailleuses) l’ont adopté à 100 %. De notre côté, nous représentons 13 000 travailleuses dans plus de 420 CPE et le gouvernement ne nous a pas proposé ce type d’entente.

    État de la négociation

    Voici ce qui est sur la table de négociation à l’heure actuelle et pourquoi nous n’avons toujours pas d’entente :

    1. Aide-éducatrice : Les conventions collectives de la CSQ permettent déjà aux employeurs d’utiliser des aides-éducatrices pour effectuer des remplacements d’éducatrices. Ceci n’est pas possible à la CSN, mais le gouvernement nous demande de le permettre, ce qui irait à l’encontre de tout le travail de valorisation entamé il y a de cela 20 ans, en plus de nuire à la qualité des services aux enfants. Une proposition aussi néfaste pour le réseau n’est pas une bonne direction à prendre.
    2. Temps supplémentaire : Nous cherchons à nous diriger vers la parité avec les secteurs publics, notamment pour le temps supplémentaire. Parallèlement à cela, le gouvernement veut encourager la présence au travail et l’acceptation volontaire de temps supplémentaire. Nous ne comprenons donc pas l’opposition des employeurs à notre demande, qui répond à leurs préoccupations tout en créant un régime de conditions de travail comparable au secteur de l’éducation.
    3. Montant forfaitaire : Le gouvernement nous propose actuellement un montant forfaitaire de 7 $ pour les 36e à 39e heures de travail et de 17 $ pour la 40e heure. Ceci pourrait être complémentaire à notre demande de temps supplémentaire, mais les paramètres demandés par le gouvernement pour recevoir ce montant posent plusieurs problèmes. D’abord, il ne vise que certains titres d’emploi. Ensuite, cette prime, qui se veut temporaire, viendrait d’abord hausser puis réduire deux ans plus tard la rémunération, ce qui serait difficile pour les travailleuses. Nous croyons que le réseau aura besoin de plus de deux ans pour être remis sur pied.
    4. Demandes monétaires : Le gouvernement a refusé l’ensemble de nos demandes monétaires, qui sont pourtant des éléments importants pour valoriser le réseau des CPE. Nous souhaitons nous approcher de la parité avec les secteurs publics, tant sur le plan salarial que sur celui des conditions de travail. En refusant les améliorations demandées au niveau des assurances collectives, du régime de retraite, des vacances, du temps supplémentaire et des fériés, le gouvernement contribue à augmenter l’écart existant avec le public. C’est le contraire du bon sens pour un gouvernement qui qualifie publiquement les CPE de « service public essentiel ».
    5. Charge de travail : Concernant la charge de travail et l’aide pour les enfants ayant des besoins particuliers, toutes nos demandes sont refusées. Le gouvernement nous offre à la place un projet pilote temporaire et restreint. Bien que ce projet semble intéressant, il doit être bonifié pour permettre à plus de travailleuses de bénéficier de soutien. De plus, le projet temporaire ne soulagera pas le travail au quotidien de milliers d’entre vous. Il est impératif de mettre en place de meilleures conditions, notamment par un meilleur contrôle des ratios, afin de diminuer la charge et d’offrir aux enfants de meilleurs services.
    6. Salaire : Concernant le salaire, nous souhaitons aussi la parité avec les secteurs publics. Le gouvernement nous offre un maigre 12,7 % sur cinq ans. On se retrouverait donc à accentuer l’écart déjà existant avec les secteurs publics. Sachant que le secteur scolaire est très attractif à cause, entre autres, du salaire, accepter l’offre irait à l’encontre de nos objectifs et nuirait à la résolution de la crise de personnel qui sévit dans le réseau. Le simple fait d’avoir encore une offre si faible sur la table constitue un message que le gouvernement vous envoie sur l’importance qu’il accorde au réseau des CPE. Insultant, le mot est faible.
    7. Disparités régionales : Finalement, nous devons offrir aux travailleuses des régions éloignées et isolées les mêmes conditions que les secteurs publics. Les primes de disparités régionales que refuse d’accorder le gouvernement sont incontournables. En considérant les employées de ces régions comme des salarié-es de second ordre, le gouvernement envoie un message désolant.

    À ces sujets s’ajoutent plusieurs demandes de recul dans nos conditions de travail.

    Notre mobilisation est la clé pour gagner

    Tant que le gouvernement va continuer à traiter le réseau des CPE comme un sous-réseau qui ne mérite pas son attention, nous ne voyons aucune perspective de règlement qui serait acceptable en fonction des mandats que vous nous avez donnés. Nous croyons fermement au réseau des CPE et estimons que la lutte est toujours nécessaire pour le bien des enfants du Québec et pour la protection de ce joyau si utile socialement.

    Votre comité de négociation

    Stéphanie Vachon
    Nathalie Duperré
    Tania Valdez
    François Demers (conseiller syndical)