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    • 09 MAR 16
    Investir dans les soins à domicile

    Pour la FSSS-CSN, il est urgent d’investir dans les soins à domicile pour répondre aux besoins grandissants de la population.

    Travailler en amont semble l’approche la plus gagnante dans le développement des soins à domicile. C’est ce que laissait entendre l’ex ministre de la Santé et des Services sociaux du précédent gouvernement du Parti québécois lors d’une entrevue radiophonique.  Je suis en accord avec cette approche qui mise sur la prévention. En développant nos services à domicile, nous pouvons ainsi améliorer les soins de première ligne.

    Une approche gouvernementale plus que questionnable

    Force est de constater que l’approche du gouvernement Couillard et de son ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, va à contresens. Actuellement, les soins à domicile ne couvrent que 15% des besoins. Les réformes mises en place dans le réseau de la santé et des services sociaux vont à l’encontre d’un développement des soins à domicile répondant aux besoins de la population. Ces réformes sont davantage structurelles et centrées sur une approche médicale que préventive.

    Investir dans les soins à domicile est un excellent moyen de désengorger nos urgences et de donner des soins là où les patientes et patients veulent les recevoir, à la maison! En intervenant en prévention, on améliore la qualité de vie des personnes et on limite les besoins en hébergement de longue durée. Malheureusement, la vision à court terme de ce gouvernement ne permet pas un réel développement des services à domicile.

    Des soins près du terrain!

    Être près du terrain! Favoriser davantage le médecin gériatre à rencontrer le bénéficiaire dans son milieu permet une meilleure évaluation de l’environnement dans lequel il vit, d’identifier des problématiques et de répondre aux besoins de la personne.

    Les soins à domicile doivent permettre à l’ensemble de l’équipe multidisciplinaire d’être près du terrain pour suivre l’évolution de l’autonomie des usagères et usagers. Parmi cette équipe multidisciplinaire, on compte entre autres les travailleuses sociales, les physiothérapeutes, les infirmières et les auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS).

    Pour ce qui est des ASSS, par leurs contacts de proximité et la fréquence de leurs visites à domicile, elles sont en mesure de faire un constat sur plusieurs facteurs notamment au niveau de la nourriture, de l’autonomie, de l’environnement, des proches aidant-es et d’en faire part à l’ensemble de l’équipe multidisciplinaire.

    Investir dans une approche préventive, c’est donc gagnant pour le bénéficiaire, la famille et le réseau de la santé et des services sociaux.

    Répondre aux besoins de la population

    La CAQ proposait de retirer l’avantage fiscal octroyé aux médecins en 2007 par le gouvernement libéral. Le retrait de cette mesure permettrait de récupérer 150 millions de dollars qui pourraient être investis dans les soins à domicile. Un fait demeure pourtant! La population du Québec est vieillissante et nous aurons collectivement à relever ce défi et s’assurer que nous offrons des services en quantité et de qualité à ces personnes. C’est une question de dignité et de respect!

    Le Québec est très en retard sur l’investissement en soins à domicile comparativement à d’autres pays. L’ex-ministre Réjean Hébert avait déposé un projet de loi sur l’assurance autonomie assurant une forme de financement aux soins à domicile. Quoique nous avions quelques points de divergence notamment sur la distribution des services, dans l’essentiel, le projet énonçait clairement la volonté du gouvernement de l’époque à faire du développement des soins à domicile une priorité. Le gouvernement actuel doit s’en inspirer pour répondre aux besoins de la population.

    Guy Laurion