La CSN réclame des actions rapides du nouveau gouvernement
Pour la Confédération des syndicats nationaux, le gouvernement doit sans tarder s’attaquer aux besoins grandissants des aîné-es en matière de santé et de services sociaux. La CSN cible trois grands secteurs d’amélioration : un renforcement des services de soutien à domicile, une meilleure gestion de l’offre d’hébergement public et une meilleure intégration des services. Le conseil central de Québec tient d’ailleurs aujourd’hui une journée thématique qui réunit les intervenantes et les intervenants du milieu à l’occasion de la Journée internationale des personnes aînées.
« Ces dernières années, les gouvernements ont répété vouloir investir dans le soutien à domicile, mais plusieurs promesses sont restées lettre morte de sorte que les services sont bien loin d’être à la hauteur des besoins. Nous souhaitons que le nouveau gouvernement en fasse une véritable priorité », explique le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Avant le dernier budget, la CSN estimait qu’un ajout d’environ 500 millions de dollars au soutien à domicile permettrait de satisfaire environ 40 % des besoins des personnes âgées en perte d’autonomie et non pas seulement 10 % comme actuellement, dans les meilleurs des cas. C’est une question de justice sociale ! « Les salarié-es qui donnent les services sur le terrain peinent à répondre à la demande. En investissant dans ce secteur, on permettrait à davantage de gens qui le souhaitent de vieillir dans la dignité, à leur domicile. C’est une amélioration notable pour leur qualité de vie et en même temps cela nous permettrait d’utiliser plus adéquatement les ressources du système public de santé et de services sociaux. »
Vieillissement de la population
Le vieillissement de la population est une réalité à laquelle il faut faire face. Actuellement, le sous-financement fait en sorte que des aîné-es ne reçoivent pas les services auxquels ils sont en droit de s’attendre.
« Dans la région de Québec, la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus va passer d’un peu plus de 17 % actuellement à plus de 29 % en 2031. On ne peut pas compter simplement sur le dévouement des professionnel-les, des techniciennes et techniciens et des préposé-es du réseau pour assurer des services de qualité. Il faut nécessairement investir substantiellement et revoir les priorités et plus tôt on le fera, mieux ce sera tant pour les salarié-es que pour les personnes âgées qui comptent sur ces services », plaide la présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Ann Gingras.
Hébergement public et services de longue durée aux personnes hébergées
Une autre piste d’amélioration que privilégie la CSN est de bonifier l’offre d’hébergement public. Qu’il s’agisse de CHSLD traditionnels ou d’établissements plus petits, comme les ressources intermédiaires, les listes d’attente sont beaucoup trop longues. Résultat : certaines personnes âgées sont obligées de se tourner vers des ressources privées, très coûteuses et des lits d’hôpitaux sont utilisés par des personnes qui seraient beaucoup mieux servies en CHSLD à un coût moindre pour l’État.
« Il y a 20 ans, on comptait 7 lits pour 100 personnes âgées dans les ressources publiques d’hébergement. Aujourd’hui, on en compte presque la moitié moins, soit 3,8 unités pour 100 aîné-es, rappelle Jean Lacharité. Le gouvernement doit prendre un virage et réinvestir dans l’hébergement, c’est incontournable. » La CSN estime aussi essentiel que les soins à domicile publics soient desservis intégralement aux personnes hébergées dans les résidences privées pour aînés. Actuellement, ces personnes doivent souvent se payer elles-mêmes ces services, en plus de leur loyer mensuel.
Intégration des services
Le troisième volet sur lequel la CSN veut agir porte sur l’intégration des services au sein des Centres de santé et des services sociaux et des réseaux locaux de services, avec les cliniques médicales et les groupes de médecine familiale, les pharmacies, les hôpitaux, les milieux d’hébergement collectifs et les autres organismes partenaires. Les services doivent être mieux coordonnés et les CSSS doivent avoir les moyens d’assurer une offre adéquate à toutes les personnes vulnérables de leur territoire.
« Ça doit être une priorité. Les CSSS doivent s’impliquer activement afin de s’assurer que personne n’est laissé sans services. J’invite fortement les CSSS de la région à relever ce défi, poursuit Ann Gingras. Pour réussir, il faudra associer le personnel et les syndicats pour déterminer les moyens à mettre en place pour mieux répondre aux besoins de nos aîné-es. Malheureusement, nous constatons que certains établissements prennent la voie inverse, c’est-à-dire qu’ils mettent toute la pression sur le dos des intervenants auxquels on demande d’en faire toujours plus et plus vite sans octroyer un sou de plus ! Y’a des limites à tout miser sur les gains de productivité. On ne pourra pas faire face au défi du vieillissement de la population de cette façon. »
Vieillir dans la dignité
La CSN est en campagne depuis mars 2012 pour assurer à toutes et tous de pouvoir Vieillir dans la dignité. À l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées, elle invite ses militantes et militants et la population à porter le ruban gris symbolisant l’appui à des ressources accrues pour soutenir les aîné-es. La CSN invite toute la population à signer sa déclaration en faveur des trois grandes voies de solution qu’elle propose ici .
Fondée en 1921, la CSN compte aujourd’hui quelque 300 000 membres de tous les secteurs d’activité.