Plusieurs facteurs peuvent mener à des soucis de santé mentale et personne ne peut se croire à l’abri. Ils peuvent faire surface à tous moments que ce soit à cause d’une précarité financière, de soucis de consommation, de soucis familiaux, un choc post-traumatique, une surcharge de travail, etc. L’être humain est complexe et fait de multitudes d’émotions, il peut se retrouver face à des défis trop grands pour lui.
Alors que nous soulignons aujourd’hui la Journée mondiale de la santé mentale, il est essentiel de reconnaitre l’importance de la prévention et le rôle crucial que jouent les déterminants sociaux de la santé au niveau de notre bien-être mental.
Partout au Québec, nous constatons d’importantes inégalités économiques, de la pauvreté, de l’insécurité d’emploi et une crise au niveau du logement. Cela a entre autres un impact sur l’accès à des aliments sains, mais aussi à un logement stable, ce qui accroît le stress et les risques pour la santé. La privatisation grandissante des services en santé mentale devient également un obstacle à l’accessibilité, en particulier pour les personnes et les familles à revenus réduits.
Il faut également reconnaitre le fait que les problèmes de santé mentale ne sont pas vécus de la même façon dans toutes les communautés. Pour de nombreuses personnes appartenant à des groupes en quête d’équité, comme les communautés racialisées, les personnes LGBTQ+, les peuples autochtones, ainsi que les personnes vivant dans des zones rurales ou éloignées, l’accès à un soutien en matière de santé mentale peut s’avérer particulièrement difficile. Les services peuvent ne pas être adaptés à leur culture ou disponibles dans leur langue de préférence, ce qui rend difficile la recherche d’un soutien approprié auquel elles peuvent s’identifier. De nombreux groupes sont confrontés à une stigmatisation supplémentaire et à des facteurs de stress inhérents aux minorités, ce qui peut renforcer l’isolement et décourager les individus à chercher de l’aide.
L’adage le dit bien : « mieux vaut prévenir que guérir ». Alors comment se fait-il que la prévention ne soit pas plus au cœur de notre système de santé ? Que ce soit en prévention, en soutien lors d’un moment inattendu ou sur de plus longues périodes, la santé mentale se doit d’être au cœur des préoccupations gouvernementales. Les organisations locales et les travailleuse.eur.s sur le terrain sont souvent les mieux placés pour comprendre les défis particuliers auxquels sont confrontées les populations qu’elles desservent. Et à l’heure actuelle, les besoins sont criants. Au lieu de centraliser notre réseau public, nous devons investir et soutenir nos services sociaux et de santé au niveau local. Que le gouvernement cesse de sabrer dans les programmes d’organismes communautaires qui portent support et aide dans des milieux criants de besoins. Qu’il replace dans nos CLSC les ressources accessibles. Qu’il écoute les besoins des travailleuses de première ligne. Nous y gagnerions tous du plus petit au plus grand.
Isabelle Audet, représentante de la catégorie 4 du secteur public et Lucie Longchamp, vice-présidente FSSS-CSN pour les secteurs parapublics et privés