Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, doit mettre son pied à terre et bloquer l’appel d’offres lancé par le CISSS de la Montérégie-Est qui souhaite privatiser, contre toute logique économique, le service de buanderie de l’Hôpital Pierre-Boucher. De nombreux emplois sont en jeu.
Faisant fi de l’engagement de la CAQ de « préserver des emplois dans le réseau public de la santé et des services sociaux et de privilégier le travail à l’interne », le CISSS de la Montérégie-Est continue son processus de privatisation de cette buanderie de Longueuil qui dessert 22 établissements publics du réseau de la santé et des services sociaux.
«Nous interpellons le ministre de la Santé, Christian Dubé, pour qu’il respecte son engagement pris dans la nouvelle convention collective dans laquelle il reconnaît l’importance des services publics, surtout quand ceux-ci génèrent des économies pour le réseau de la santé et des services sociaux», a déclaré Charles Frenette, officier syndical, au cours d’une action de visibilité devant l’Hôpital Pierre-Boucher, vendredi.
« Quand il confie son argent au privé, le réseau public perd le contrôle sur les coûts et la qualité des services », a ajouté Charles Frenette. « On connaît ce que cela a donné avec les très dispendieuses agences privées de personnel dont le ministère de la Santé veut se débarrasser pour arrêter de financer leurs généreux profits. »
Manipulation ?
En plus, le CISSS de la Montérégie-Est semble manipuler un peu les chiffres pour justifier sa décision de privatiser la buanderie de l’Hôpital Pierre-Boucher. Ainsi, pour gonfler les gains à réaliser en privatisant, il s’octroie dans son calcul une économie factice de presque 1 million $ par année. Comment ? En mettant un prix sur la valeur de l’espace libéré quand les travailleuses et les travailleurs, ainsi que la machinerie, auront été jetés comme de vulgaires guenilles souillées !
En plus, peu importe que l’on calcule sur 1 an ou 5 ans, la privatisation n’est pas plus rentable que la rénovation et le maintien de la buanderie publique de l’Hôpital Pierre-Boucher. Mais, encore une fois, le CISSS de la Montérégie-Est utilise différentes stratégies comptables douteuses pour gonfler ses prétendues économies. Un exemple ? Il n’amortit pas la machinerie neuve sur 15-20 ans, comme cela doit être fait. Ainsi, il simule une perte importante dès l’an 1 alors que la buanderie publique est et sera tout à fait viable et rentable.
Réclamation
Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de la Montérégie-Est – CSN demande à Christian Dubé :
- De suspendre immédiatement l’appel d’offres pour la privation du service de buanderie actuellement offert à l’Hôpital Pierre-Boucher de Longueuil et qui dessert 22 établissements publics;
- D’exiger que le CISSS de la Montérégie-Est revienne sur sa décision de privatiser la buanderie de l’Hôpital Pierre-Boucher;
- D’exiger que le CISSS de la Montérégie-Est investisse, comme d’abord prévu, dans la rénovation de la buanderie de l’Hôpital Pierre-Boucher;
- Que l’ensemble des emplois soient maintenus à la buanderie de l’Hôpital Pierre-Boucher.
Le STT du CISSS de la Montérégie-Est lance d’ailleurs une pétition ce vendredi pour mousser ses revendications au sein de la population.
Soulignons que la rénovation de la buanderie était annoncée. Rénovation qui ne coûterait qu’une infime proportion du budget d’agrandissement et de rénovation de l’Hôpital Pierre-Boucher.
Aussi, à de nombreuses reprises, les gouvernements successifs ont commandé des études pour évaluer la rentabilité de la privatisation des buanderies du réseau public. Même les firmes comptables ont conclu que le service public est plus efficient.
Le CISSS de la Montérégie-Est agit donc à l’encontre des orientations ministérielles en cette matière.
Le gouvernement doit laisser nos équipes présenter un projet de buanderie publique moderne fondé sur les travaux comptables de la firme MCE Conseils.
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ARTICLE 3.10 DE LA CONVENTION COLLECTIVE
«Valorisation, promotion et préservation des services publics
3.10 Les parties reconnaissent l’importance :
– de maintenir des services publics de qualité et de déterminer des sources d’économie;
– de travailler au maintien et au développement de l’expertise des personnes salariées du réseau public de la santé et des services sociaux;
– d’avoir pour objectif de préserver des emplois dans le réseau public de la santé et des services sociaux et de privilégier le travail à l’interne;
– de discuter des propositions concrètes d’amélioration des façons de faire en dehors du contexte formel de la négociation de la convention collective.»