< Retour Imprimer
    • 09 DÉC 25
    La CAQ fragilise le secteur préhospitalier

    Sans convention collective depuis près de trois ans, les paramédics dénoncent les exigences de la CAQ qui impose des baisses des conditions de travail et de rémunération pouvant atteindre 4$ dollars l’heure. Pour illustrer l’impasse, des paramédics ont renversé aujourd’hui une ambulance au centre-ville de Trois-Rivières.

    « On ne comprend pas pourquoi la CAQ bloque la négociation comme ça, dénonce le président du Syndicat des paramédics de la CAM–CSN, Alexandre Gargouri. La CAQ a dilapidé les finances publiques dans toute une série de mauvais projets. C’est insultant de voir le gouvernement jouer les durs quand vient le temps d’offrir aux paramédics des conditions de travail décentes et un salaire équitable. »

    « C’est un manque de respect flagrant à notre égard, enchaîne le représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, Jean Gagnon. C’est pourtant sur nous que repose l’ensemble du système préhospitalier d’urgence au Québec. En dévalorisant notre profession comme il le fait, le gouvernement risque de créer une pénurie de main-d’œuvre, car il n’y aura plus personne qui acceptera d’effectuer ce travail. »

    En matinée, les paramédics ont manifesté devant les bureaux du ministre du Travail, Jean Boulet. Le 17 novembre, des paramédics ont rencontré Jean Boulet. À cette occasion, le ministre avait exprimé son souhait de voir les négociations progresser plus rapidement après avoir nommé un conciliateur au dossier. Force est de constater que cette intention ne s’est pas matérialisée.

    L’enjeu de la rémunération est au cœur du conflit. Au cours des dernières semaines, la partie syndicale a travaillé d’arrache-pied afin de dégager des propositions de compromis pour rejoindre les objectifs du gouvernement en termes de mobilité et de flexibilité de la main-d’œuvre. Ces mouvements auraient dû convaincre le gouvernement de s’engager dans la dernière étape de la négociation pour régler les clauses à incidence monétaire. Or, le gouvernement n’a pas modifié sa position et limite les négociations aux rencontres déjà prévues des 12 et 15 décembre. Avec si peu de dates au calendrier, l’occasion de régler la négociation avant la fin de l’année s’envole en fumée.

    « Le gouvernement rit au nez de 3300 paramédics qui assurent chaque jour les soins préhospitaliers d’urgence à toute la population, rappelle le président du Conseil central du Cœur-du-Québec, Pascal Bastarache. Tout le secteur éprouve déjà d’énormes difficultés pour retenir les paramédics à l’emploi. Tout ce qui les y retient, c’est l’amour de leur travail et de leur mission. Si rien ne change. on pourrait bientôt se retrouver dans une situation où on n’aura plus de paramédics pour monter à bord des ambulances parce qu’ils auront tous quitté pour d’autres emplois en santé et services sociaux ou dans les autres services d’urgence. »