La télémédecine a le vent dans les voiles. Tellement qu’elle est en train de devenir un élément clé de la pratique médicale au Québec. Étant donné que les patient-es n’ont plus à se déplacer physiquement pour se rendre à leur rendez-vous, l’accès aux soins s’en voit amélioré entre autres pour les personnes handicapées, celles vivant dans des régions éloignées ou simplement pour celles qui manquent de temps. Ce développement pourrait constituer une partie de la solution aux problèmes d’accessibilité vécus actuellement dans notre réseau de la santé et des services sociaux. Or, ce service est le plus souvent offert au privé, et donc payant, entre 140$ à plus de 300$ (plus taxes) selon nos recherches.
Des choix qui ont un impact direct sur l’accessibilité aux soins
La CAQ a permis aux médecins œuvrant dans le réseau public d’offrir des services de télémédecine dans le secteur privé. Cette nouvelle permission accordée par la CAQ à la ‘’médecine du futur’’ n’est surement pas étrangère au fait que le Québec soit maintenant la provinciale canadienne où le nombre de médecins désaffiliés du réseau public est le plus important.
En décembre 2023, le gouvernement a même été plus loin en adoptant un règlement autorisant les assureurs privés à couvrir ce type de consultation. Ceci peut sembler un gain pour nos membres qui possède des assurances collectives. Mais rappelons que cette couverture est loin d’être gratuite et qu’avec ces nouveaux services, les coûts pourraient encore s’alourdir. On se retrouve donc à devoir payer en double: nos assurances collectives ou de nos poches si l’on n’a pas d’assurance, ainsi qu’à travers les impôts.
Malgré son aspect stratégique : pas de débat sur la question
Le 11 septembre 2024, un nouveau règlement encadrant la pratique de la télémédecine a édicté. Malheureusement, la CAQ poursuivit sa lancée vers la télémédecine à deux vitesses. Comme le règlement précédent, aucun débat ni aucune consultation sur la question n’a eu lieu. Encore une fois, la CAQ démontre que le bien commun est à la merci du lobbying exercé par les compagnies d’assurance. Rappelons que selon la ligue des droits et libertés, le droit à la santé ‘’souligne l’importance de la participation de la population à la définition des stratégies de santé et de services sociaux.’’ Pourquoi offrir ce nouveau secteur prometteur aux intérêts financiers alors que celui-ci pourrait réduire les coûts dans notre réseau public tout en favorisant plus d’équité et d’accessibilité la population?