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    • 10 JUIN 16
    La participation citoyenne dans le système public de santé et de services sociaux est plus nécessaire que jamais

    Vendredi dernier se tenait une demi-journée de réflexion sur la participation citoyenne en santé et services sociaux. C’était l’occasion d’entendre les préoccupations de plusieurs intervenant-es du réseau, qui tous conviennent qu’une réelle participation citoyenne constitue une condition essentielle au bon fonctionnement et à l’amélioration du réseau.

    Cependant, les réformes des dernières années ont considérablement affaibli cette participation citoyenne, dont les conseils d’administration actuels ont été complètement dépouillés. Cela est sans compter que le ministre, en annonçant l’abolition du Commissaire à la santé et au bien-être, propose d’éliminer ce qui constitue un des seuls dispositifs démocratiques qui demeuraient, lequel avait pourtant fait la preuve de son efficacité et de son utilité. Les participants ont aussi exploré des piste de solutions qui pourraient palier concrètement aux lacunes et défis identifiés et ont convenu de se revoir à l’automne et de mener des travaux à ce sujet.

    Élargir la portée de nos préoccupations

    Cette première activité organisée par la communauté de pratique en santé et services sociaux a permis de rassembler 100 personnes représentant une large diversité d’organismes œuvrant en santé et services sociaux. La communauté de pratique est issue des deux Rendez-vous nationaux sur l’avenir du système public de santé et de services sociaux, initiée par la CSN. Ces rendez-vous avaient permis de rassembler plus de 400 intervenant-es provenant de la majorité des organisations du réseau de la santé et des services sociaux. La CSN mène actuellement la campagne Ma place en santé, j’y tiens, qui vise à dénoncer la privatisation tranquille du système public.

    Dès que nous avons lancé l’idée des rendez-vous nationaux, nous voulions travailler à construire une vision commune des défis et des solutions à prioriser pour assurer l’avenir du système public de santé et de services sociaux. J’étais heureux vendredi dernier de constater que c’est exactement ce qui est en train de se faire.

    À force de partager nos connaissances et nos expériences, nous en venons de plus en plus à réaliser que nous avons plusieurs lieux de convergence possibles.

    Ces réflexions interviennent dans un contexte où le gouvernement fait le choix d’imposer autoritairement ses réformes, souvent avec mépris, sans tenir compte de l’avis des personnes et des groupes qui composent notre réseau public. Ce sont pourtant eux qui détiennent l’expertise nécessaire pour améliorer notre système public.

    Ce contexte nous invite à élargir le dialogue avec l’ensemble des composantes du réseau, afin de partager une vision commune avec le plus de groupes possible, ce qui nous permettra de favoriser la mise en œuvre de vraies solutions.

    Refuser le musellement du ministre Barrette

    Un des éléments qui a rejoint les participant-es de cette journée, c’est le fait de s’opposer à la volonté du ministre Barrette de museler les intervenant-es du réseau.

    Sur cette question, l’allocution du Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE) était très symbolique. En effet, le CSBE a justement pour rôle d’étudier et d’évaluer le réseau de santé et de services sociaux à la lumière de ce qu’indiquent la recherche et les données probantes. Par exemple, la récente étude du Commissaire sur les temps d’attente dans les urgences démontre pourtant que nous avons besoin d’un organe neutre pour étudier le réseau. Le Commissaire a aussi rappelé que le cœur de son mandat consiste à consulter les citoyens, dont l’apport, a-t-il rappelé, est essentiel. Son élimination témoigne à elle seule de la dérive démocratique qui sévit actuellement dans le réseau.

    Ce que le ministre semble oublier actuellement, c’est que ce réseau public appartient à l’ensemble de la population et que nous devons l’inclure dans les discussions pour améliorer notre système public. Cette ouverture au dialogue de la population et des intervenant-es du réseau permettrait certainement d’établir des solutions prometteuses pour améliorer l’accès aux services.

    Pour en arriver là, nous devrons continuer de travailler conjointement avec plusieurs organisations pour mettre de l’avant une autre vision de notre réseau. Ce qui nous anime aujourd’hui comme demain, c’est de travailler à un système public universel et accessible, qui réponde aux besoins de la population.

    Guy Laurion