Avec les offres présentées aux travailleuses des centres de la petite enfance (CPE) du Québec, le gouvernement se dirige droit dans le mur, lui qui avait pourtant promis de recruter 18 000 nouvelles éducatrices d’ici 2026 pour être en mesure d’offrir les 37 000 places subventionnées prévues dans son Grand chantier pour les familles.
Le ministère de la Famille présentait ce matin ses offres aux travailleuses en CPE affiliées à la CSN. « Le gouvernement envoie un mauvais message aux travailleuses, qui sont de plus en plus nombreuses à quitter le secteur, déplore la représentante des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Stéphanie Vachon. Les offres actuelles du gouvernement ne permettront pas de résoudre la pénurie de personnel ni les bris de services qui menacent les CPE de la province. »
Les 12 500 travailleuses affiliées à la CSN revendiquent plus d’outils ainsi qu’un important rattrapage salarial pour mener à bien leur mission auprès des tout-petits.
« Le gouvernement doit être cohérent : il doit offrir aux travailleuses des conditions à la hauteur des exigences législatives qui encadrent la qualité du service en CPE. C’est la seule façon d’attirer du personnel formé et outillé pour relever tous les défis de la profession », insiste Mme Vachon.
Pour la CSN, la solution passe par un important rattrapage salarial. « Le secteur ne peut pas fonctionner avec des rattrapages salariaux aux 20 ans seulement. La parité avec le secteur public est essentielle », résume Mme Vachon.
« Dans l’actuelle pénurie de main-d’œuvre, les travailleuses en CPE ont le choix. Elles sont de plus en plus nombreuses à se diriger vers le secteur scolaire, ajoute la vice-présidente responsable des secteurs privés à la FSSS–CSN, Lucie Longchamp. Pour respecter ses promesses de création de places dans le réseau et d’ouverture de nouveaux CPE, le gouvernement doit recruter plus de travailleuses et être à l’écoute, car avec les conditions de travail actuelles, il n’y arrivera tout simplement pas. »
« Le gouvernement a beau promettre de développer le modèle des CPE et d’offrir une place aux quelque 29 000 enfants sur sa liste d’attente, force est de constater que le réseau se trouve en piteux état. Ses travailleuses sont fatiguées, voire épuisées. Le ministère de la Famille doit absolument profiter de cette négociation pour améliorer les conditions de travail et les services éducatifs à l’enfance », conclut la présidente de la CSN, Caroline Senneville.
Fortement mobilisées
Les travailleuses en CPE de partout au Québec sont prêtes à négocier depuis plus d’un an. Fortes de leur dernière lutte, qui a démontré la grande solidarité des travailleuses de l’ensemble des appellations d’emplois, elles sont prêtes pour cette nouvelle mobilisation.