Certains osent critiquer la rémunération et les avantages sociaux des femmes et des hommes qui travaillent dans le secteur public, dont ceux qui œuvrent dans le réseau de la santé et des services sociaux. On en parle comme s’ils étaient des privilégiés qui bénéficient de salaire, de régime de retraite et d’autres avantages qui les placeraient parmi les plus riches. À force de répéter ces mensonges, certains finissent par croire que c’est vrai. Mais, il n’y a rien de plus faux.
Ces hommes et ces femmes qui se dévouent au quotidien à offrir des services à la population s’appauvrissent et cela persiste depuis plusieurs années. Les faits montrent que la situation est bien loin des mythes qui sont largement véhiculés dans les médias et pour nos gouvernements.
Qui dit vrai?
La plus récente étude de l’Institut de la statistique du Québec démontre que les employées et employés du secteur public accusent un retard de rémunération (avantages sociaux inclus) de 7.6 % par rapport à l’ensemble des personnes salariées du Québec. Plus encore, lorsque l’on compare exclusivement les salaires, il y a un retard de 11,5 %. Entre 2009 et 2014, la situation des salariées du secteur public, tant sur le plan du salaire que sur celui de la rémunération globale, s’est affaiblie face aux autres salariés québécois.
On ne cesse de nous rabattre le faux argument de la sécurité d’emploi du secteur public, alors qu’environ 190 000 salariés sont dans une situation de précarité, travaillant sur une base temporaire ou occasionnelle. Ces travailleuses et travailleurs précaires, qui représentent 35 % des salariés du secteur public, gagnent en moyenne moins de 25 000 $ par année. En additionnant les salariés à temps partiel, ce taux grimpe à 52 % des employés du secteur public, avec un salaire annuel moyen de 28 035 $.
Les travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux sont donc moins bien rémunérés qu’on pourrait le croire.
Une juste part
En dégradant ainsi les conditions de travail du personnel et en imposant des compressions, on mine volontairement la capacité de l’État à offrir des services et cela facilite le recours à la sous-traitance et le transfert de certains services vers le privé. Cela devient de plus en plus difficile d’attirer et de retenir du personnel dans le secteur public et on perd des gens qui ont des expertises essentielles. Au bout du compte, cela coûte plus cher à la population pour des services de moins bonne qualité. C’est donc loin d’être une avancée!
Casser du sucre sur le dos du personnel du secteur public, c’est bien pratique pour éviter d’aborder le véritable problème : les inégalités de revenus. Nos conditions de vie se dégradent, notre pouvoir d’achat diminue et on paie de plus en plus. Pendant ce temps, les plus riches s’enrichissent. Le personnel du secteur public fait partie de la classe moyenne et la question centrale qui doit nous mobiliser est celle de la redistribution de la richesse, du 1 % vers le 99 %.
Vaincre ensemble!
Quand on prend connaissance de ces faits, on se demande pourquoi le beau-frère n’est pas plus solidaire et avec NOUS pour revendiquer que le gouvernement agisse pour mieux répartir la richesse qui est créée au Québec. Il me semble que l’heure est à la solidarité, pas à la division et aux préjugés. Augmenter le salaire dans le secteur public, c’est mieux répartir la richesse et ça profite à tout le monde. En plus, un jour ou l’autre, il aura besoin de ces hommes et ces femmes et il verra que la santé, ça n’a pas de prix. Veut-il vraiment laisser un grand projet de société être détourné au profit d’une minorité?