Laval, 17 octobre 2023 – L’enquête en cours de la Coroner quant au jeune homme schizophrène qui a abattu trois personnes en 2022 à Montréal et Laval analyse les circonstances ayant mené à la mort de civils et si ces dernières auraient pu être évitées. Par la bande, on y traite de la santé-sécurité des patient-es, mais un des enjeux collatéraux qui en ressort est sans contredit la banalisation de la violence dont sont victimes les travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux. En cette semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail, le syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Laval-CSN demande que soient mis en place des protocoles clairs en cas de violence, afin de retrouver rapidement un milieu de travail sécuritaire.
À ce sujet, une des choses qui ressort de l’enquête de la Coroner est que lorsqu’un-e travailleur-se subit des violences de la part d’un-e patient-e, le protocole à suivre n’est pas clair. ‘’ Des préposés aux bénéficiaires et des agents d’interventions se font menacer, et malgré des dépositions et des plaintes adressées à l’établissement, il y a peu ou pas de suivi, ces situations étant banalisées sous prétexte que c’est un département de psychiatrie. S’il n’y a pas de blessure grave, l’établissement agit comme si rien n’était arrivé, comme si tout était réglé. Cela a de graves impacts sur la qualité de vie et sur le sentiment de sécurité du personnel. En plus, le fardeau de documenter les différents événements et plaintes, ainsi que de les exposer pour que ça change, repose entièrement sur le syndicat. De son côté, le CISSS de Laval propose la plupart du temps de changer le ou la travailleuse d’unité. Encore là, ces transferts ne sont pas documentés. Cette manière de faire est plutôt temporaire et ne contribue pas à résoudre les problèmes et les risques à la source ’’ de déplorer Jonathan Grenier représentant en santé et sécurité du syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Laval.
Un autre élément mis en lumière dans cette enquête est qu’au département de psychiatrie du CISSS de Laval des protocoles de fouilles existent, mais il ne semble pas y avoir de vérification faite quant à savoir s’ils sont bien appliqués et respectés. ‘’ Les préposé-es aux bénéficiaires sont les personnes qui passent le plus de temps avec les patient-es, mais elles ne savent souvent même pas si ces derniers ont ou non des antécédents judiciaires. Et, par manque de personnel, on ne prend nécessairement pas le temps de les informer des traits et aspects problématiques à surveiller. Ça crée vraiment de l’insécurité sur le terrain. ‘’ de renchérir Jonathan Grenier.
Nathalie Bourque, présidente par intérim du syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de Laval CSN explique qu’actuellement, il est déjà difficile de retenir le personnel en place. La moindre des choses serait qu’il puisse évoluer dans un environnement de travail sécuritaire et se sentir supporté par leur employeur. ‘’ En plus d’avoir besoin de davantage de ressources, et de moyens financiers, il y a tout de même des solutions à la portée du CISSS qui pourraient rapidement être mises en place comme des protocoles clairs en cas de violence verbale et physique. Il faut aussi prendre le temps d’écouter les inquiétudes ainsi que les solutions proposées par le personnel sur le plancher, et surtout, ne pas hésiter à en appliquer quelques-unes comme l’embauche de plus d’agent-es d’intervention ou encore plus de soutien aux travailleuses et travailleurs qui désirent porter plainte. On considère que les plaintes peuvent servir à améliorer concrètement la sécurité du personnel, mais aussi celle des patient-es et de la population en général. C’est pourquoi nous demandons au CISSS de Laval d’assurer un suivi des plaintes du personnel ainsi que soit mis en place une communication serrée entre les différentes instances et professionnel-le-s du réseau à ce sujet. ’’
À propos
Le syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Laval-CSN compte plus de 6 000 membres et est appuyé dans ces revendications par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) comptant plus de 145 000 membres, dont près de 120 000 dans le secteur public. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.