Près de 20 mois après avoir été congédiées de manière abrupte et discriminatoire par la direction du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants de développement (CRDITED) de Montréal, les 130 travailleuses syndiquées dénoncent aujourd’hui l’indifférence et le mépris dont elles font l’objet. Profitant de la séance annuelle du conseil d’administration de l’établissement, ces ex-travailleuses réclament leur réintégration immédiate dans leurs fonctions qu’elles ont occupées pendant plusieurs années, parfois même près de 25 ans, auprès de clientèles vulnérables.
Travaillant pour des agences de placement pour le seul compte du CRDI Lisette-Dupras, devenu le CRDITED, ces travailleuses d’origines ethniques diverses ont été licenciées alors qu’elles revendiquaient le statut de salarié de ce centre de réadaptation public. Malgré une décision favorable rendue à leur égard le 22 juin 2011 par la Commission des relations de travail, confirmée par la Cour supérieure le 2 mars 2012, la direction refuse toujours de procéder à leur réintégration. Pour Gaétan Châteauneuf, président du Conseil central du Montréal-métropolitain,
« l’employeur doit cesser de s’entêter et rétablir dès maintenant leurs pleins droits, dont celui de retrouver leurs emplois et de bénéficier des mêmes conditions de travail que les autres travailleurs du centre. »
Rappelons que pendant plusieurs années, ces travailleuses ont reçu un traitement salarial discriminatoire, très inférieur à ce qui était versé au personnel du CRDITED. Payées de 10 à 12 $ l’heure au moment de leur congédiement, leur rémunération était fixée à moins de 60 % de celle du secteur public pour un travail similaire. C’est sans compter l’absence totale de droits comme la sécurité d’emploi ou encore d’avantages sociaux tels que régime de retraite, assurances collectives, jours de maladie et congés sociaux, etc.
La présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CRDITED de Montréal – CSN, Reine Desmarais, est catégorique :
« Durant toutes ces années, l’employeur a profité du labeur de ces salariées sous-payées, dont la formation, la compétence et la qualité des soins et des services dispensés n’ont jamais été remis en cause jusqu’à leur congédiement. Voilà qu’on leur refuse le minimum, soit la reconnaissance de leur dévouement. Nous allons batailler avec détermination pour renverser la décision de l’employeur et obtenir satisfaction pour toutes ces travailleuses. »
Le maintien de ces 130 congédiements survient alors que le CRDITED est aux prises avec une véritable pénurie de main-d’oeuvre, dont les impacts commencent à peine à se faire sentir. Parmi ceux-ci, mentionnons le manque flagrant d’employées disponibles pour combler les remplacements dans les résidences desservies, les restrictions imposées au personnel de l’établissement en matière de conciliation famille-travail, l’épuisement et la fatigue chronique des salarié-es, le recours accru à d’autres agences de placement, l’insatisfaction croissante des clientèles jugées vulnérables, etc.
Pour Reine Desmarais, « la réintégration de ces travailleuses est non seulement une question de dignité humaine, c’est aussi pour leur éviter d’être pénalisées davantage, tout comme les clientèles du CRDITED. »
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CRDITED de Montréal – CSN compte plus de 1200 membres et est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), qui regroupe plus de 125 000 membres dans toutes les régions du Québec. La CSN représente plus de 300 000 membres, et ce, dans les secteurs d’activité tant privé que public.
Source : Confédération des syndicats nationaux (CSN) et Conseil central du Montréal-métropolitain (CCMM)
Renseignements: François Forget, Information CSN
514 212-7387