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    • 17 NOV 20
    Les agents d’intervention demandent reconnaissance et respect

    À l’instar de leurs collègues de tout le Québec, des agents d’intervention du CISSS du Nord-de-l’ile-de-Montréal manifestent ce midi devant l’Hôpital Albert-Prévost, pour réclamer la pleine reconnaissance de leur travail et des mesures pour agir en santé et sécurité au travail. En négociation pour le renouvellement des conventions collectives, échues depuis le 31 mars dernier, ces travailleuses et ces travailleurs ont fait le point hier sur l’avancement des travaux, en vidéoconférence, avec l’équipe de négociation de la FSSS-CSN. Ils en sont ressortis exaspérés et en colère.

    Après plus d’une vingtaine de rencontres de négociation sectorielle, le comité de négociation de la FSSS-CSN déplore le peu d’avancées concrètes, notamment pour les agents d’intervention, les agents d’intervention en milieu médico-légal et les agents d’intervention en milieu psychiatrique. Ceux-ci jouent un rôle névralgique dans le réseau de la santé et des services sociaux, car ils assurent, entre autres, la sécurité du personnel, des usagères et des usagers ainsi que de la population, notamment dans les centres jeunesse et les établissements qui accueillent des personnes avec des troubles graves de comportement, des problèmes psychiatriques ou de dépendance. Ce sont eux qui interviennent, par exemple, lorsque des usagers ont un comportement agressif, voire violent.

    Malgré l’importance de ce travail, le gouvernement leur offre peu de reconnaissance. Ils demandent notamment la parité salariale avec le titre d’emploi d’intervenant spécialisé en pacification et en sécurité, puisque ce sont des emplois comparables. Entre autres, ils nécessitent les mêmes aptitudes et les mêmes responsabilités. Or, les trois titres d’emploi d’agents d’intervention gagnent jusqu’à plus de 2 dollars l’heure de moins.

    « Nous interpellons les gouvernements à ce sujet depuis plusieurs années. Le problème est bien connu et documenté. Le gouvernement sait que c’est une injustice à l’égard de ce personnel. Alors quand les agents d’intervention ont su que le gouvernement ne leur offrait toujours rien pour régler cette question, évidemment, ça a soulevé toute une grogne, explique le représentant de ce personnel au sein de la FSSS-CSN, Christian Meilleur ».

    Santé, sécurité, formation
    En outre, les agents d’intervention veulent notamment améliorer les dispositions visant à prévenir les accidents de travail, à contrer la violence des usagères, des usagers et de leur famille, un problème de plus en plus sérieux, ainsi que renforcer la formation afin de pouvoir mieux faire face à toute éventualité.

    « À entendre le gouvernement, le réseau de la santé n’a que deux ou trois titres d’emploi importants et au diable tous les autres, dénonce la vice-présidente régionale de la FSSS–CSN, Marlene Figueroa. C’est méprisant à l’égard de tous les maillons essentiels de la chaîne des soins et services. Les agents d’intervention se trouvent constamment dans des situations dangereuses ou qui ont le potentiel de le devenir. Ils sont au front chaque jour. J’invite le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, à lâcher un peu ses lignes de presse et à venir passer une seule journée avec une agente ou un agent d’intervention. Il ne pourra que constater à quel point les conditions de travail et de salaire de ce personnel sont complètement inadéquates par rapport au travail qu’on attend d’eux ».

    « Les travailleuses et les travailleurs de la santé et des services sociaux, nous ne demandons pas la lune, poursuit le président par intérim du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS du NÎM (CSN), Alexandre Paquet. Les problèmes qu’on souhaite régler ne sont pas apparus hier matin. C’est parce que, pendant des années, le gouvernement a voulu remettre la solution à plus tard. Maintenant, on ne veut plus attendre. On ne peut plus attendre. Au contraire, il y a urgence d’agir. »