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    • 24 FÉV 15
    Les buanderies publiques : un bien commun à préserver!

    Le gouvernement Couillard lance une nouvelle offensive de privatisation contre le réseau public de santé et de services sociaux. En plus d’avoir fait adopter sous bâillon le projet de loi 10 qui démantèlera le réseau, il s’attaque maintenant aux services auxiliaires. Deux buanderies publiques sont actuellement sous la menace d’une privatisation.  

    Le gouvernement Couillard a fait le choix insensé à l’automne dernier d’arrêter les projets de modernisation des buanderies Partagec à Québec et Lavérendière au CSSS du Nord de Lanaudière. Plutôt que de poursuivre les travaux de relance de ces buanderies publiques, il a décidé de les privatiser.

    Tout indique qu’il s’agit d’une première d’une série d’attaques contre nos buanderies publiques.  Il va sans dire que nous avons plusieurs inquiétudes quant à l’avenir de ces services publics.

    Des services efficaces et une expertise à promouvoir

    Ces attaques contre les buanderies publiques ne sont qu’idéologiques. En effet, aucune preuve ne démontre que le privé ferait mieux. Au contraire, les buanderies publiques sont efficaces et nous devons les maintenir dans le giron public.

    Les buanderies publiques sont en mesure d’assurer une qualité de services répondant aux besoins et aux spécificités des établissements. Ces buanderies sont plus flexibles et permettent de répondre aux besoins des établissements en tout temps. De plus, miser sur les buanderies publiques permet de maintenir l’expertise publique dans le réseau. Le personnel des buanderies publiques est le mieux placé pour donner des services de qualité et pour trouver des solutions pour améliorer l’efficacité des buanderies publiques.

    Il y a un autre avantage à compter sur les buanderies publiques et c’est celui du contrôle des coûts. Contrairement aux entreprises privées qui augmentent leurs coûts de façon importante avec le temps, nous sommes en mesure de mieux contrôler les coûts sur le long terme avec des buanderies publiques. La preuve c’est que les projets de modernisation des deux buanderies de Québec et de Lanaudière se faisaient à coût nul! En plus, les buanderies publiques peuvent permettre aux établissements d’engranger des surplus.

    À l’heure où l’on demande et exige des gestionnaires une gestion plus efficace des fonds publics, ce qui est tout à fait légitime en soi, nous sommes tout de même en droit de nous demander pourquoi arrêter des projets publics qui ont démontré leur valeur. Ces projets ont en effet passé les étapes d’autorisation des établissements, des agences et du Ministère.

    Une attaque insensée à nos services publics

    Les exemples des risques de la perte de l’expertise publique ne manquent pas. Pensons par exemple aux dépassements de coûts des CHU en PPP, à l’impact de la perte d’expertise publique au Ministère des Transports, aux dossiers informatiques et à bien d’autres. La perte de l’expertise publique augmente les risques à toute forme de dérapage. Ne pensons qu’aux nombreux témoignages à la Commission Charbonneau!

    Actuellement, nous faisons face à une offensive marquée du secteur privé pour s’approprier des services qui sont au public. Ce n’est certainement pas anodin que la Fédération des chambres de commerce ait donné son appui au projet de loi 10. Elle y voit une occasion d’affaires incroyable.  Faut-il rappeler que le secteur privé est là pour faire des profits alors qu’au public cette notion y est absente?

    Le maintien des buanderies publiques est un gage de réussite,  de qualité, de maintien de l’expertise tout en garantissant une bonne gestion publique des impôts des citoyennes et citoyens. S’en départir au profit de l’entreprise privée serait une grossière erreur.

    Guy Laurion