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    • 01 SEP 15
    Les échos du projet de loi 10 sont positifs selon le ministre Barrette…

    Quelle fut ma surprise, mon étonnement en lisant un article dans lequel le ministre Gaétan Barrette affirmait que la réorganisation du réseau de la santé et des services sociaux porte ses fruits. Rappelons que cette réorganisation fait suite à l’adoption du controversé projet de loi 10 en février dernier.

    Des échos biaisés

    Le ministre, dans le style bulldozer qu’on lui connait si bien, va même jusqu’à ridiculiser les observateurs qui avaient prédit la fin du monde dans le système de santé et de services sociaux. Pour le ministre, tout va bien dans le meilleur des mondes depuis l’adoption du projet de loi 10.

    Mais est-ce vraiment étonnant? S’il va chercher ses échos auprès des PDG qu’il a lui-même nommés, il ne faut pas s’étonner que ces administrateurs présentent la situation de façon positive. Assis sur des sièges éjectables, ils ont en effet tout intérêt à dire que tout va bien.

    Et l’amélioration des services à la population dans tout ça?

    Mais qu’en est-il vraiment? Faut-il rappeler que la réforme des structures s’inscrit prioritairement dans l’obsession libérale des finances publiques?  La réforme a-t-elle apporté l’augmentation de l’accessibilité des services à la population? Sur le véritable terrain, c’est bien le contraire qu’on constate. Les effets de la réforme venant avec des coupes budgétaires font leur ravage et ce sont les personnes les plus vulnérables qui en font les frais. Que ce soit dans les soins à domicile, dans les CHSLD,  dans les hôpitaux, aux urgences, dans l’accessibilité à des traitements, le constat est le même. Les dénonciations et les nombreux témoignages vont à l’encontre des affirmations du ministre.

    Parlons par exemple de la première ligne dans les services sociaux, le constat est le même, les services ne sont pas au rendez-vous. Dans la mission jeunesse et en santé publique, les effets de la réforme Barrette et des compressions  se font sentir sur les services. Les listes d’attente ne cessent d’augmenter. La prévention est délaissée face à une approche hospitalocentriste.

    Se mettre à l’écoute pour l’avenir du réseau public

    Je ne peux donc souscrire aux affirmations du ministre à l’effet que tout va bien depuis l’adoption de son projet de loi 10. Je l’invite d’ailleurs à faire une tournée des établissements de santé et de services sociaux, dans ma circonscription, de La Pinière, dont il est le député et de rencontrer les gens de terrain, ces travailleuses et travailleurs, professionnels, employé-es de soutien, administratif, qui au jour le jour donne les services directs à la population, voient au bon fonctionnement de ce réseau.

    Des gens de passion, de cœur, qui croient en ce réseau public et qui par leurs convictions, leurs valeurs, leur professionnalisme, leurs compétences soutiennent à bout de bras ce réseau. En terminant, je rappelle que lors des Rendez-vous nationaux sur l’avenir du système de santé et de services sociaux, regroupant plus de 400 personnes, entre autres représentants des administrateurs, de la population, des bénéficiaires, des organisations syndicales, des groupes communautaires, des ordres professionnels, aucun intervenant-e n’a noté qu’une solution d’avenir pour le réseau résidait dans une réforme des structures.

    Guy Laurion