Le gouvernement du Québec ne cesse d’annoncer des coupes et des révisions de programmes sociaux au nom de l’austérité. Hélas, plusieurs de ces mesures auront des conséquences très néfastes sur les conditions de vie et de travail de milliers de femmes et de leur famille. Si on ne s’y oppose pas, nous subirons des reculs importants.
Pour l’égalité plutôt que l’austérité
Les services offerts par l’État et les programmes sociaux aident à l’atteinte de l’égalité des hommes et des femmes et à la redistribution de la richesse. L’austérité naît, non pas par une nécessité, mais par une idéologie qui au bout du compte, profite aux plus riches. Plus clairement, les politiques d’austérité favorisent et récompensent les amis du parti au pouvoir, soit ceux qui contribuent notamment à la caisse du parti et qui peuvent en bénéficier de différentes façons, par exemple en privatisant les services, c’est-à-dire les mieux nantis. Il est sans doute important de le rappeler : les programmes sociaux que nous avons mis en place ont pour principal attrait de profiter à l’ensemble de la population en réduisant les inégalités sociales. S’y attaquer équivaut à tout coup s’en prendre à l’égalité entre les citoyens et en particulier entre les hommes et les femmes.
Les femmes subiront particulièrement les répercussions négatives des politiques d’austérité, car elles sont contraintes de cumuler des responsabilités imposées socialement (tâches domestiques, soins aux enfants et aux personnes âgées, etc.) tout en affrontant une précarisation croissante des emplois où elles sont majoritairement présentes et le démantèlement des services publics.
L’histoire de l’austérité, une véritable histoire d’horreur
Parmi les hypothèses soulevées ces dernières semaines : on veut saccager le réseau de la santé et des services sociaux, couper les services, se débarrasser de groupes communautaires et réviser les programmes de financement. On veut s’attaquer aux CPE, au Régime québécois d’assurance parentale (la durée du congé et le montant des prestations seraient sur la sellette), aux emplois dans le réseau public, à l’aide aux devoirs, à l’aide alimentaire et aux services de professionnelles dans les écoles. Qui cela touche principalement? Les femmes et les enfants!
Les impôts, c’est un moyen de partager la richesse
Le gouvernement annonce qu’il n’y a rien de passager dans la révision des programmes, mais qu’il s’agit plutôt d’un processus permanent. Une fois le déficit zéro atteint, il compte rembourser la dette et baisser les impôts et non pas investir ces sommes dans les services publics. Tout pour reprendre le cycle de la privatisation, de la tarification et de l’élimination des programmes sociaux restants dans quelques années! Et une autre page d’histoire d’horreur à venir. Ce que nous propose le gouvernement, c’est un cercle vicieux dans lequel on se prive de revenus pour nous permettre de lutter contre les inégalités.
Ce que le gouvernement semble oublier, c’est que si on s’est donné des programmes sociaux de qualité, c’est pour améliorer nos vies, pour construire une société plus juste et plus égalitaire et pour que les femmes puissent s’affirmer dans toutes les sphères de la société. Il y a d’autres voies que celle de l’austérité!
Nous devons toutes et tous créer de l’espace dans nos agendas respectifs pour participer à cette nécessaire lutte. Le gouvernement Couillard a l’intention de bouger rapidement et semble difficile à ébranler.
Mesdames, il faut se lever debout et se mobiliser dès maintenant!