Les responsables de service de garde éducatif en milieu familial (RSGE), membres de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), adoptent à 96 % un mandat de moyens de pression plus lourds prévoyant des grèves perlées.
Au terme d’une tournée d’assemblées à l’échelle du Québec, les RSGE ont accepté à 96 % la mise en place de moyens de pression. Ceux-ci pourront aller jusqu’à des actions concertées ayant pour effet de diminuer la prestation de services pour un maximum équivalent à cinq jours. Ces moyens de pression seront appliqués au moment jugé opportun.
« Les RSGE de toute la province envoient un message très fort au gouvernement du Québec, qui ne semble pas prendre cette négociation au sérieux. Le ministère de la Famille traîne en longueur, explique la représentante du secteur des RSGE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Chantal Racicot. Par ce vote, les RSGE manifestent aussi leur mécontentement face aux offres du gouvernement qui souhaite “faire plus avec moins” », ajoute-t-elle.
L’inflation fait mal aux RSGE, qui voient leur revenu stagner depuis de nombreuses années alors que leurs dépenses explosent. Le gouvernement propose notamment des augmentations sous la hausse de l’indice des prix à la consommation (IPC) qui ne s’appliquent que sur 80 % de la rémunération des RSGE.
« Combien de travailleuses et de travailleurs accepteraient d’obtenir des augmentations annuelles sur une portion de leur salaire seulement ? » souligne la vice-présidente responsable des secteurs parapublics et privés de la FSSS–CSN, Lucie Longchamp. De plus, la rétribution de 7 $ que reçoivent les RSGE par jour pour chaque enfant n’a pas été augmentée depuis plus de dix ans ! « Pourtant, les parents du Québec payent actuellement 9,10 $ par jour. Les hausses de tarif vont directement dans les poches du gouvernement. C’est un non-sens », dénonce Mme Longchamp.
Il faut rappeler que le ministère s’est fixé des cibles ambitieuses en matière de création de places afin d’accroître l’accessibilité des services de garde. « Malheureusement, les offres qui sont sur la table risquent d’avoir l’effet contraire. S’il veut honorer ses promesses pour les familles du Québec, le ministère doit améliorer les conditions de travail. Il y a plus de 34 000 enfants en attente d’une place dans le réseau des services de garde éducatifs », précise Mme Longchamp.
Le 16 octobre, les RSGE ont manifesté de manière symbolique devant le bureau de la présidente du Conseil du trésor et députée de Champlain, Sonia LeBel. « Votre travail est essentiel et vous pouvez compter sur l’appui indéfectible des syndicats de tout le Cœur-du-Québec afin de faire reconnaître, une fois pour toutes, la véritable valeur de leur travail », termine le président du conseil central de la CSN dans la région, Pascal Bastarache.