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    • 09 SEP 14
    Les services préhospitaliers au Québec sont-ils malades?

    Les services préhospitaliers vivent actuellement une crise face à laquelle il est urgent d’agir. À la FSSS-CSN, nous avons plusieurs solutions permettant d’assurer la pérennité de ces services. Les paramédics sont des acteurs majeurs de la première ligne et améliorer leur travail serait une très bonne chose pour le système de santé et de services sociaux.

    Une pratique en profonde transformation

    Les travailleuses et travailleurs du préhospitalier sont confrontés à de plus en plus d’exigences face à la performance, alors qu’on leur demande par exemple de répondre dans des délais de plus en plus courts. Malheureusement, on ne leur donne pas toujours les outils nécessaires pour pouvoir remplir cette mission efficacement. Et c’est sans compter l’impact du vieillissement de la population, de l’alourdissement de plusieurs cas et de la complexification des actes médicaux sur leur pratique. La réalité quotidienne du travail s’est grandement transformée ces dernières années, autant à cause du changement des cas traités que des modifications dans l’organisation du travail.

    Les exigences administratives sont beaucoup plus lourdes aujourd’hui qu’elle ne l’était quand j’ai commencé à exercer ce métier. On nous demande de procéder à beaucoup plus de contrôles de la qualité, le tout dans un système qui demeure à plus de 75 % privé. Le fait que ce secteur reste fortement privé rend beaucoup plus ardue la reddition de compte auprès du Ministère de la Santé et des Services sociaux. Toute cette complexification du travail des paramédics apparaît dans un contexte de compressions budgétaires qui ont accentué la pression sur ces travailleuses et travailleurs, ce qui n’est pas sans conséquence sur leur santé.

    Que faire pour sortir de la crise?

    Il est prioritaire que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, agisse pour réformer le système préhospitalier. Il faut prendre les moyens pour donner un environnement de travail viable aux paramédics. C’est la seule manière d’assurer des services de qualité pour la population.

    On sait d’ailleurs que le rapport sur les services préhospitaliers d’urgence au Québec, qui a découlé d’une vaste consultation lancée par le précédent gouvernement, est sur la table à dessin du ministre. Pendant que nous attendons de connaître la vision du ministre Barrette, les nombreuses problématiques, notamment les manques d’effectif et les horaires de travail dépassés et risqués 24 h sur 24 h, se font de plus en plus sentir sur le terrain.

    La FSSS avait déposé un mémoire dans le cadre des consultations sur l’avenir du système préhospitalier au Québec. Nous avons proposé nos solutions aussi bien sur la question de la stratégie d’intervention préhospitalière que sur le mode de financement des services préhospitaliers et sur la formation du personnel. À notre avis, il serait possible d’utiliser l’argent investi de façon plus efficace. Le gouvernement doit avoir le courage de mettre en place les réformes nécessaires pour permettre au secteur préhospitalier d’atteindre de nouvelles avancées. C’est absolument nécessaire pour maintenir un service de première ligne si essentiel pour la population.

    Nous sommes pourtant devant un gouvernement qui semble vouloir couper au maximum dans les services qui sont indispensables pour la population. Des coupes dans le secteur préhospitalier auraient des impacts désastreux dans plusieurs régions du Québec. Voulons-nous revivre une crise sur le manque d’effectif comme celle que nous avons vécu à Urgences-santé dans la dernière année?

    Si l’on veut assurer la qualité des services à la population et assurer la pérennité des services préhospitaliers d’urgence, il faut absolument agir. Espérons que le ministre Barrette prendra au sérieux la situation actuelle et donnera suite au rapport sur les services préhospitaliers d’urgence au Québec.