Les travailleuses et travailleurs du centre d’hébergement de Val-d’Or, Le Domaine des Pionniers, renouvellent leur convention collective
Ayant rejeté à 65 % une première entente de principe, malgré une recommandation de leur comité de négociation le 8 décembre dernier, les syndiqué-es ont adopté un vote de grève à 75 % et ont invité l’employeur à retourner à la table de négociation. Dès le lendemain, l’employeur formulait une nouvelle offre aux employé-es du Domaine des Pionniers. De nouveau réunis en assemblée générale le 9 décembre, les syndiqué-es se sont prononcés à l’unanimité en faveur des termes de leur nouvelle convention collective.
D’une durée de 3 ans et 9 mois, de la date de sa signature au 31mars 2015, le contrat de travail de ces 25 syndiqué-es, membres d’un syndicat affilié à la CSN, prévoit des augmentations de salaire qui totalisent 32 pour cent pour la durée de la convention collective. Au 1er juillet 2011, les salaires sont augmentés de 23 %. Par la suite, de 3 % au 1er juillet de chaque année, soit 2012, 2013 et 2014. Un montant forfaitaire sera versé aux syndiqué-es, ce montant variant de 23 à 28 %, applicable sur les échelles salariales pour toutes les heures payées, rétroactif au 1er juillet 2011. Des échelons sont intégrés à l’échelle salariale donnant droit à des ajustements supplémentaires sur les salaires de 2 à 5%, selon l’ancienneté des salarié-es.
À la fin de la convention collective, le salaire d’un sous-chef avec trois ans de services atteindra 17.13 $, celui de cuisinier, 15.58 $, un aide-cuisinier 13.74 $, un préposé à la vaisselle, 13.43 $, une serveuse, un préposé-e aux chambres et gardien de nuit 13.08 $. Avant la nouvelle convention collective, le salaire versé pour la majorité des syndiqué-es débutait à 9.51 $ et ne dépassait pas 9.73 $.
Autres gains
Une prime de soir de 4 % et une prime d’initiation de 25 $ par quart de travail ont été ajoutées. La prime de nuit passe de 3 à 7 %, la prime de fin de semaine passe de 3 à 4 % et celle pour les horaires brisés de 3 à 6 %. De plus, pour le temps supplémentaire, la reprise pourra se faire en temps chômé.
Les employés enregistrent des gains en obtenant deux jours de congés fériés additionnels pour un total de dix annuellement. Deux jours de congé maladie additionnels pour un total de cinq par année. Ils obtiennent un congé avec indemnisation entre le montant d’allocation reçu et leur salaire lorsqu’ils sont assignés comme juré ou témoin par la cour.
Deux jours de congé avec solde sont accordés pour évènements familiaux dans le cas de divorce ou séparation. En cas de décès dans la famille, 30 jours sans solde s’ajoutent aux congés existants. Les congés parentaux sont adaptés aux dispositions de la loi. Les syndiqué-es font une percée significative concernant leur revendication en matière de conciliation travail-famille. Dorénavant, ils auront droit à dix jours de congé, dont cinq avec solde.
Au chapitre des vacances annuelles, les travailleuses et travailleurs obtiennent quatre semaines après huit ans d’ancienneté plutôt que dix ans. De plus, à partir de la seizième année, une journée de vacance additionnelle s’ajoute chaque année pour atteindre un maximum de cinq semaines après 20 ans d’ancienneté.
Droits syndicaux : les représentants syndicaux mandatés seront libérés sans perte de salaire pour s’occuper de la santé-sécurité, les litiges ou la formation pendant les heures de travail. Des dispositions sont intégrées dans la convention collective pour se prémunir des effets néfastes sur l’emploi lors d’introduction de changements technologiques.
Santé-sécurité : une pause santé de 15 minutes l’avant-midi pour les serveuses, l’intégration des lois à la convention collective concernant les obligations de l’employeur pour les incidents et accidents du travail; un uniforme de plus par année fourni par l’employeur et une disposition d’accommodement pour les accidentés du travail avec limitations fonctionnelles.
À l’issue du vote, le président du syndicat, Denis Bolduc, a déclaré : « Nous avons de bonnes raisons d’être fiers des résultats, nous avons atteint nos objectifs de négociation grâce à la solidarité exprimée par nos membres. Nous avons fait un grand pas, du travail reste à faire. Nos membres sont fiers que finalement, leur travail soit reconnu. »
Le secteur des centres d’hébergement au Québec regroupe 20 000 salarié-es. Une très forte majorité des emplois est occupée par des femmes, soit 85 %. La moyenne d’âge des travailleuses est de 44 ans. Le salaire moyen versé est de 12,88 $. On retrouve beaucoup d’emplois payés au salaire minimum.
Pour le vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN, monsieur Jean Claude Dumais : « Notre Fédération regroupe environ 800 travailleuses et travailleurs syndiqués dans ce secteur. Nous avons élaboré avec ce dernier une plate forme de négociation coordonnée pour réussir à hausser les conditions de travail. Je suis extrêmement fier du travail accompli par le syndicat lors de cette négociation.
La convention collective était échue depuis le 1er juillet 2011. Les négociations ont débuté le 26 septembre 2011. Il y a eu 11 séances de négociation. L’employeur et le syndicat n’ont pas eu besoin de recourir au lock-out ou à la grève. Le syndicat CSN a été fondé à l’automne 2006. Il s’agit de son premier renouvellement de convention collective.
Le Domaine des Pionniers est administré par un organisme sans but lucratif. Ce groupe possède d’autres établissements en Abitibi-Témiscamingue.
Source : Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec
Photo : Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec (CSN)
Renseignements : Jean Claude Dumais, vice-président régional FSSS-CSN
Tél. : 819 825-5836
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Vincent Noël, conseiller syndical de la FSSS-CSN
Tél. : 1 855 247-7769
Marcel Duval, conseiller syndical Service d’appui à la mobilisation et vie régional-CSN
Tél. : 819 856-6516