La balle est dans le camp du gouvernement
Nous apprenions récemment que des accusations étaient portées contre deux ex-travailleuses du CHSLD en PPP Saint-Lambert-sur-le-golf dans une histoire de mauvais traitements envers une usagère. Nous apprenions d’ailleurs que d’autres victimes pourraient s’ajouter à cette sordide histoire.
Au cœur de cette tragédie qui nous secoue tous, on doit questionner ce qui s’apparente à une tentative venant de la direction de masquer la situation au regard des policiers et du public. Alors que les faits ont eu lieu en juillet dernier, il est en effet étonnant d’apprendre que le service de police n’ait été mis au courant que récemment et que ce n’est pas l’employeur qui les a interpellés. Attendrons-nous encore longtemps pour agir? Avons-nous besoin de plus d’exemples pour comprendre qu’il faut impérativement réintégrer ce CHSLD dans le secteur public?
Le cas de maltraitance qui a fait tant parler cette semaine s’ajoute à une liste de situations inquiétantes qui ont été dénoncées ces derniers mois. Nous avons été au front pour dénoncer la gestion de la direction. Présence insuffisante de personnel sur le plancher, soins et services non prodigués, mauvaises conditions de travail, tentative de museler les opposants au CHSLD en PPP, les exemples nombreux de la mauvaise gestion de cet établissement appartenant à Eddy Savoie ont souvent fait la manchette et constituent maintenant un épais dossier trônant sur le bureau du ministre de la Santé et des Services sociaux.
Dommage que le Journal de Montréal ait cru bon de profiter de l’occasion pour casser du sucre sur le dos du syndicat qui tente tant bien que mal d’améliorer la qualité des services donnés aux usagères et usagers. Rappelons que comme organisation syndicale, nous avons l’obligation de défendre les membres que nous représentons. Cela ne nous oblige par contre pas à défendre des personnes déclarées coupables de gestes criminels. C’est pourquoi nous avons répété que nous suivons de près l’enquête policière et que le syndicat agira en conséquence. À la CSN, nous avons une politique de tolérance zéro face à la violence. Mettre l’accent sur cette question est selon nous un cas flagrant de désinformation des plus déplorables. Le syndicat, les travailleuses et travailleurs de ce CHSLD, les usagers et leurs familles méritent mieux que les insinuations dont nous avons été la cible. Ils méritent bien plus qu’on tente de cerner les principaux responsables des problématiques vécues dans ce CHSLD en PPP et qu’on se concentre à trouver une solution.
Nous avons eu l’occasion par le passé d’interpeller les autorités gouvernementales à maintes reprises. Avec les révélations de cette semaine, les conséquences de l’inaction s’aggravent et il est maintenant temps de passer à l’action. C’est pourquoi nous pensons aujourd’hui que le gouvernement a tout en main pour trouver une solution et qu’il ne peut se permettre d’attendre plus longtemps. La preuve est maintenant faite que ce CHSLD en PPP doit être réintégré dans le secteur public. Le gouvernement doit maintenant prendre ses responsabilités, au nom de la sécurité des usagères et usagers.
Guy Laurion,
Vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)