Nous saluons l’engagement du gouvernement envers les services publics, mais questionnons l’impact des compressions
Nous apprenions la semaine dernière que le gouvernement compte déposer un livre blanc sur la jeunesse dans les mois à venir. Ces travaux visent à préparer la société québécoise au vieillissement de la population, notamment en terme d’emploi. Dans le cadre de cette annonce, la première ministre a questionné la politique libérale sur le non-remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux. Bien que nous saluons cette annonce, nous ne pouvons faire autrement que de rappeler que les compressions actuelles entraînent des abolitions de postes partout au Québec.
L’objectif du gouvernement est de déposer un livre blanc sur la jeunesse d’ici la fin de l’année, ce qui servira à « définir le Québec de 2030 ». La société québécoise est notamment confrontée au vieillissement de la population et un des enjeux auxquels elle doit donner réponse est la question de l’emploi. Le gouvernement s’est avancé en mentionnant que la politique libérale de non-remplacement d’un travailleur du secteur public partant à la retraite sur deux n’est pas une solution intéressante.
« Nous devons saluer cette annonce du gouvernement qui, enfin, remet en question cette vision réduite du rôle des services publics. Nos membres seront certainement heureux d’entendre que l’on cesse de croire que l’on peut réduire leur nombre sans incidence sur la qualité des services, notamment dans le cas des employé-es de bureau », avance Josée Marcotte, vice-présidente à la FSSS-CSN.
Le réseau de la santé et des services sociaux fait face depuis plusieurs années à des compressions importantes et aux effets désastreux de la loi 100.
« Nous avons été de ceux qui ont défendu l’importance de l’expertise des travailleuses et travailleurs du secteur public. Maintenant que l’on sait que la perte d’expertise a entraîné une augmentation de la collusion et de la corruption, nous devons être responsables et réinvestir dans les services publics », explique Josée Marcotte.
Cette annonce intéressante du gouvernement intervient néanmoins dans un contexte où le réseau doit répondre à une nouvelle salve de compressions budgétaires. « On ne peut faire autrement que de noter le paradoxe. On ne peut à la fois vouloir renouveler le personnel du secteur public et continuer de presser le citron du financement des services publics. Comme nous sommes présents sur le terrain, nous savons que ces compressions se traduisent en abolitions de postes partout au Québec. Et il faut bien le dire, il s’agit beaucoup plus d’abolitions de postes de travailleuses et travailleurs qui donnent des services à la population que d’abolitions de postes de cadre. En fait, le nombre de postes de cadre a explosé dans le réseau dans les dernières années », poursuit Josée Marcotte.
Il est grand temps que nous redonnions ses lettres de noblesse aux services publics de santé et de services sociaux. C’est grâce aux institutions publiques que la société québécoise a évolué si rapidement dans les cinquante dernières années.
« Pour que le Québec poursuive son évolution, il faut absolument réinvestir dans les services publics et reconnaître le rôle fondamental des travailleuses et travailleurs qui y œuvrent », de conclure Josée Marcotte.