Les résultats d’un sondage mené par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) illustrent que la grande majorité des travailleuses et travailleurs en santé, services sociaux et services de garde éducatifs craint pour sa santé psychologique et sa protection. Le gouvernement doit en faire plus pour les appuyer et les protéger.
La pandémie accentue la crise de la santé mentale
Le sondage électronique a été mené du 9 au 16 novembre 2020 et a permis de recueillir les réponses de 1971 répondant-es. C’est 75 % des répondant-es qui s’inquiètent pour leur santé psychologique ou celle de leurs collègues. Elles et ils notent que la pandémie engendre beaucoup de pression, de surcharge de travail et d’anxiété.
« Le message du personnel est clair et limpide : elles et ils appellent à l’aide ! Elles se mettent à risque chaque jour depuis le début de la pandémie. Malgré cela, elles ne sont toujours pas reconnues et elles restent mal protégées. Le gouvernement doit réaliser que le personnel épuisé ne tiendra pas le coup éternellement. Il doit dès maintenant améliorer les conditions de travail et salariales », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.
Le personnel mal protégé face au virus
76 % des répondant-es au sondage estiment que les précautions nécessaires pour protéger le personnel n’ont pas été prises lors de la première vague. Elles et ils attribuent les problèmes principalement au déplacement du personnel (selon 73 % des répondant-es) et aux équipements de protection individuelle (ÉPI) qui ont manqué (54 %).
À cela s’ajoute le fait que 51 % des répondant-es ne sont pas rassurés par les mesures de prévention actuellement déployées. Plusieurs notent que le virus se propage malgré le port des ÉPIS, illustrant que ceux-ci sont insuffisants pour bien les protéger. D’autres déplorent le fait que le Québec ne reconnait toujours pas la transmission aérienne de la COVID-19 et que les systèmes de ventilation ne sont pas suffisamment inspectés. Plusieurs indiquent tout de même que nos réseaux étaient mieux préparés pour faire face à la deuxième vague.
« Jusqu’à maintenant, le gouvernement n’écoute ni la science ni le personnel. Il ne veut rien entendre et nie la transmission aérienne et la nécessité de rendre disponibles les masques N95. Ça va prendre encore combien d’éclosions avant que le gouvernement fasse ce qui saute aux yeux ? », de conclure Jeff Begley.
La parole au personnel
- « Le réseau était mal en point avant la pandémie et là, en plus de travailler à cours de personnel, en temps supplémentaire et en surcharge de travail, nous avons la peur d’être contaminés. »
- « Nous avons l’impression d’être des pions qu’on garroche ici et là juste pour répondre aux exigences des gestionnaires sans se préoccuper du reste. »
- « J’ai moi-même été sérieusement affecté par la COVID-19 et j’ai failli y laisser ma peau. Le fait de ne pas avoir l’équipement nécessaire lors de mes interventions m’inquiète un peu. Et les conditions dans lesquelles nous travaillons en plus d’un gouvernement qui nous pointe du doigt en ce moment, c’est irrespectueux et irresponsable de leur part et ça devient lourd à supporter. »
- « En CPE, nous n’avons pas eu de compensation COVID depuis le début et en plus ils veulent qu’on vide nos banques de vacances si on est retiré à cause du virus. »
- « Je suis tannée que le gouvernement nous prenne pour du personnel acquis qui ne dira rien et acceptera tout ce qu’il nous donne comme équipement. »