Réunies à Québec à l’occasion de leur instance de négociation, une centaine de représentantes de 37 syndicats regroupant 11 000 travailleuses et travailleurs en CPE, membres de la CSN, ont manifesté aujourd’hui devant les bureaux du ministère de la Famille. Dénonçant notamment la lenteur des négociations alors que leurs conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2015, les délégué-es recommanderont à leurs membres de mettre en place un plan d’action lourd, incluant le recours à la grève applicable à l’automne prochain.
Depuis le début des échanges le 8 décembre 2016, il y a eu 25 rencontres de négociation avec le ministère de la Famille et onze associations patronales, dont cinq séances ont eu lieu sous la forme d’un blitz entre le 31 mai et le 4 juin dernier. Seules les dispositions à incidence non pécuniaire ont été négociées et réglées. Quant au volet d’ordre financier, tout reste à convenir, dont les salaires et l’assurance collective.
« Ça fait plus de deux ans qu’on est sans convention collective. Les travailleurs et les travailleuses que nous représentons sont très impatientes d’obtenir un règlement à la hauteur de leurs attentes, affirme Louise Labrie, membre du comité de négociation des syndicats de CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Malheureusement, on est encore très loin de la coupe aux lèvres sur le plan monétaire. L’écart entre nos positions et celles du ministère de la Famille et des employeurs est encore trop grand. Et il est certain qu’on ne négociera pas au rabais. »
« La Fédération va soutenir les syndicats de CPE dans leurs négociations afin d’assurer aux travailleuses et travailleurs des conventions collectives satisfaisantes qui, il faut le préciser, ne doivent pas entraîner une baisse de la qualité des services dispensés aux enfants, lance Dany Lacasse, vice-président de la FSSS–CSN. On sait très bien que c’est cette qualité des services, reconnue dans plusieurs études, qui distingue le réseau des CPE des autres services éducatifs à la petite enfance de celui des garderies privées subventionnées ou non. Jamais les travailleuses n’acquiesceront au saccage des services éducatifs en CPE. »
Pour Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches : « Après des années de compressions budgétaires en CPE, il est temps que le gouvernement reconnaisse l’expérience et le savoir-faire des travailleuses en CPE de même que la qualité des services éducatifs qui contribuent chaque jour au développement et au bien-être des enfants, ceux-là mêmes qui seront les adultes de demain. Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches va les soutenir jusqu’à la dernière minute. »