La FSSS-CSN dévoile aujourd’hui les résultats de son analyse des budgets des établissements de la santé et des services sociaux. La FSSS-CSN y dévoile une hypothèse très crédible qui permet de chiffrer entre 5 et 7 milliards de dollars le manque à gagner qu’ont dû absorber les établissements du réseau au cours des 4 dernières années, en raison de l’austérité imposée par le gouvernement Couillard. Pour la FSSS, le budget qui doit être déposé le 27 mars prochain doit mener à un réinvestissement massif pour appuyer le personnel épuisé du réseau.
3 constats sur l’état désastreux du financement du réseau de la santé et des services sociaux
L’analyse de la FSSS-CSN, basée sur les budgets des établissements pour l’année en cours et construite à partir de paramètres évoqués dans les documents budgétaires du gouvernement permet de donner un nouvel éclairage aux raisons qui expliquent l’ampleur de l’épuisement du personnel du réseau. Trois grands constats ressortent de l’analyse de la FSSS-CSN :
- les prévisions budgétaires des établissements prévoient des coupes dans les services, cette année encore, alors pourtant que le gouvernement Couillard prétend que l’austérité est derrière nous ;
- le manque à gagner pour financer les établissements du réseau s’évalue actuellement entre 5 et 7 milliards de dollars pour la seule période de 2013-14 à 2017-18 ;
- tant et aussi longtemps que les investissements en santé et services sociaux serviront essentiellement à accroître la rémunération des médecins, la situation ne pourra qu’aller en s’aggravant.
« Le gouvernement Couillard peut bien tenter de nous faire croire que tout va bien dans le réseau et que l’austérité est chose du passé, notre analyse démontre noir sur blanc que ce n’est pas le cas. Le sous-financement des établissements et la part trop grande de la rémunération des médecins sont les ingrédients d’une austérité permanente pour le réseau », explique Guy Laurion, vice-président de la FSSS-CSN.
Vers une austérité permanente en santé et services sociaux ?
La FSSS-CSN a additionné les manques à gagner pour couvrir les coûts de système entre 2013-14 et 2017-18, ce qui se situe à près de 7 milliards de dollars. De plus, la FSSS a examiné la croissance réelle des budgets de l’année financière 2017-2018 des établissements en retirant la composante médicale de l’analyse. Cela illustre que le financement est insuffisant pour maintenir les services, ce qui explique que pour la seule région de Montréal, les établissements prévoient couper :
- plus de 7 millions de dollars dans les urgences ;
- plus de 4 millions dans le fonctionnement des installations ;
- plus de 2 millions dans les blocs opératoires ;
- près de 500 000 $ dans les services psychosociaux ;
- près de 400 000 $ dans les chirurgies d’un jour.
« Avec toutes les hausses récentes dans la rémunération des médecins, il nous en coûte collectivement autant pour financer l’ensemble des activités des établissements dans lesquels est soignée plus de la moitié de la population québécoise que pour payer un peu plus de 20 000 médecins. C’est indécent ! », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN. « À la veille du dernier budget du gouvernement Couillard avant les élections, un redressement de 5 à 7 milliards de dollars dans le financement des établissements du réseau devrait être effectué seulement pour réparer les dégâts infligés au cours des quatre dernières années. C’est cet argent qui manque pour appuyer le personnel épuisé. C’est le temps d’y aller pour des solutions durables ! Il faut revoir le mode de rémunération des médecins, l’organisation du réseau et réinvestir dans les établissements de toute urgence », de conclure Jeff Begley.