Dans ce billet de blogue, Jeff Begley, président de la FSSS-CSN, s’intéresse au réseau des services sociaux.
Ma blonde adore les animaux, tous les animaux. Il y a 10 jours, elle a accueilli la dernière venue, une jeune berger allemand. Elle est pas mal cute, surtout quand elle dort! Lorsqu’elle ne dort pas, vous avez affaire à vous tasser de son chemin!
Lundi vers 5 heures du matin, en cette belle journée de congé, la nouvelle arrivée décide que c’est le moment de se lever. Petite visite dehors pour réveiller les poules, de retour en dedans pour faire réveiller l’autre chien en le mordant. Malgré le fait que l’autre chien est au moins 8 fois plus grand, la petite ne recule devant rien. Restaient les deux chats à mettre de mauvaise humeur. Maintenant qu’elle a mis tous les autres animaux de mauvaise humeur, elle peut continuer sa journée en vidant les armoires de souliers et de vêtements à secouer bien comme il faut, et j’en passe! Quelle énergie débordante!
Une fois debout à 5 heures, j’ai décidé d’ouvrir mon fil twitter pour voir ce qui s’est passé dans le monde depuis la veille. La première nouvelle que j’ai vu était un tweet faisant référence à un article dans La Presse Plus, du président de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec, Claude Leblond.
De plus en plus de voix prennent la défense de nos services sociaux
L’article de M. Leblond a commencé à effacer les effets du réveil brutal de la jeune chien. J’étais agréablement surpris de la force de ses questionnements sur la position du ministre quant aux transferts des travailleurs et travailleuses sociales (TS) des CLSC vers les GMF (Groupe de médecins de famille).
L’objectif du ministre Barrette est clairement de vider les CLSC de ses ressources pour s’en prendre à la mission sociale de ces établissements publics.
Voici quelques citations de l’article du président de l’ordre des TS :
« Les services sociaux font de plus en plus office de parent pauvre dans le tandem santé et services sociaux. Ce déséquilibre entre les deux missions du ministère de la Santé et des Services sociaux se traduit par un recul de la défense des droits sociaux et économiques et de la promotion de la justice sociale. »
« Si les travailleurs sociaux sont « prêtés » aux GMF, mais conservent leur lien d’emploi dans le réseau et leur autonomie professionnelle, c’est une chose ; s’ils deviennent ni plus moins que des « plateaux techniques » pour les médecins et que leur départ des CLSC n’est pas compensé par l’arrivée de nouveaux travailleurs sociaux, ça ne va plus. »
« Pour nous, seul le réseau public de santé et de services sociaux est en mesure de garantir l’autonomie des professionnels ainsi que l’accessibilité, l’universalité et la gratuité des services sociaux. Sur ce dossier comme sur bien d’autres, le ministre fait la sourde oreille. Cette attitude nous amène donc à nous poser la question suivante : qui, au sein de ce gouvernement, se soucie véritablement des services sociaux et de l’impact de leur effritement sur la population? »
C’est ce dernier paragraphe qui me fait particulièrement plaisir. Avec un tel discours, le président de l’ordre joue pleinement son rôle de défenseur du public en matière de services sociaux. En tant que membre de l’ordre, j’ai déjà eu l’opportunité de critiquer ce dernier en assemblée générale quant à sa position lors des premières fusions des CLSC avec les Centres hospitaliers. Rappelons que ces fusions étaient imposées par nul autre que Philippe Couillard, alors qu’il était ministre de la Santé et des Services sociaux.
Si ce dernier paragraphe est une indication de l’intention de l’ordre de s’engager dans la bataille pour la sauvegarde des services sociaux au Québec, il va me faire plaisir de joindre ma voix à cette lutte essentielle. Comme syndicaliste et comme travailleur social, je suis persuadé que nous avons un rôle critique important pour assurer la pérennité de nos services sociaux.
Philippe Couillard, grand adepte du modèle canadien, sait très bien que c’est au Québec que les services sociaux sont les plus développés. Dans le reste du Canada, les services sociaux sont le parent pauvre des services publics. Le premier ministre Couillard est en train, avec la complicité de Gaétan Barrette, de réduire la portée des services sociaux.
La semaine dernière, notre vice-présidente responsable des technicien-nes et professionnel-les, Mélissa Gaouette, avec des représentant-es de la Fédération des Professionnèles (CSN), a rencontré le président de l’ordre. Selon Mélissa, l’échange fut très intéressant. De part et d’autre, nous avons trouvé un terrain commun quant à la défense des services sociaux publics, accessibles et de qualité.
Une vaste campagne pour l’avenir de nos services sociaux
La CSN lançait justement cette semaine une campagne pour défendre notre système public de santé et de services sociaux. La campagne Ma place en santé, j’y tiens vise à dénoncer le démantèlement de nos services publics. Cette campagne qui donnera lieu à des actions dans toutes les régions du Québec sera une belle occasion de prendre la parole en faveur de nos services sociaux. Parce que mes services, j’y tiens!
Espérant que ça soit le début d’une défense commune et vigoureuse des services sociaux au Québec.
Jeff Begley