Depuis quelques mois, nous remarquons une tendance à vouloir diminuer la place des infirmières auxiliaires dans le réseau de santé et de services sociaux. Que ce soit en raison de compressions budgétaires ou par simple idéologie, les infirmières auxiliaires se retrouvent sur la sellette. Pour la FSSS-CSN, il faut miser sur les compétences de l’ensemble des membres de l’équipe de soins pour donner des services de qualité et accessibles.
La CSN au front avec les infirmières auxiliaires
La FSSS-CSN a mené plusieurs batailles pour défendre la place des infirmières auxiliaires dans le réseau. Déjà dans les années 1990, on tentait de les écarter. Les interventions de la CSN avaient permis de maintenir leur place dans le réseau.
En misant sur les infirmières auxiliaires, on peut améliorer tant les soins de première ligne que l’ensemble des soins du réseau. Au CHU Sainte-Justine, l’employeur a tenté de minimiser le rôle que jouent les infirmières auxiliaires des soins critiques (néonatalogie). Pourtant, en misant sur les compétences des infirmières et infirmiers auxiliaires, on réduit les temps d’hospitalisation des enfants. Grâce à la mobilisation du syndicat de la FSSS-CSN, il a reculé… pour le moment du moins.
Je demeure convaincue que tout le monde a sa place dans le réseau et que si on met nos efforts à reconnaître les compétences de chaque personne, nous améliorerons les services à la population.
Déstabiliser les soins au nom de l’austérité
Le gouvernement Couillard est prêt à tout pour appliquer son programme d’austérité. Malheureusement, cela a des impacts désastreux pour la population.
En abolissant des postes d’infirmières auxiliaires, on voit augmenter les taux de temps supplémentaire et le recours aux agences privées, ce qui a pour conséquence d’augmenter les dépenses. On coupe des postes à cause des compressions budgétaires, mais on se retrouve à augmenter les coûts par la bande. Le gouvernement libéral, sous la gouverne du ministre de l’époque Philippe Couillard, a pourtant investi des millions de dollars en organisation du travail pour réduire le temps supplémentaire et le recours à la main-d’œuvre indépendante. Ces travaux ont permis de stabiliser nos équipes de soins en utilisant à leur pleine capacité les compétences des professionnel-les en soins. On semble maintenant vouloir revenir en arrière, en minimisant la contribution des infirmières auxiliaires. On verra ainsi augmenter le temps supplémentaire et les agences privées.
Plutôt que de couper à l’aveuglette, le gouvernement doit prendre les moyens d’améliorer les soins à la population. Pendant qu’on veut supprimer des postes d’infirmières auxiliaires à Sainte-Justine et ailleurs, on veut faire porter le fardeau de certains soins sur les familles. Il est odieux de mettre les parents dans de telles situations. C’est aux travailleuses et travailleurs de l’équipe de soins de s’occuper des patients, pas à leur famille.
Les infirmières auxiliaires ont leur place partout dans le réseau. En valorisant leur contribution, on peut donner de meilleurs soins à la population. Et ça tombe bien, parce que c’est tout ce qu’elle attend de nous.
Nadine Lambert