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    • 12 NOV 15
    Négociation : remplacer du mépris pour plus de mépris

    Visiblement, le président du Conseil du trésor n’est pas allé à la rencontre des travailleuses et travailleurs du secteur public, en grève pour améliorer leurs conditions de travail et les services qu’ils donnent à la population. En fait, tout porte à croire que monsieur Coiteux n’a jamais côtoyé le personnel de nos services publics, sans doute trop occupé à satisfaire les attentes du milieu financier.

    S’il avait pris la peine d’aller à leur rencontre et de les écouter deux minutes, il se serait rendu compte que les personnes qui donnent les services à la population au quotidien lancent un signal d’alarme. Que les mesures d’austérité ont tellement eu d’impact sur leurs conditions de travail qu’ils ont de plus en plus du mal à donner des services de qualité. Mais surtout, qu’ils et elles sont plus déterminés que jamais à ce que cette situation cesse. Si le ministre Coiteux était venu rencontrer les travailleuses et travailleurs, il n’aurait certainement pas déposé une nouvelle offre si méprisante.

    Quand l’hypocrisie s’ajoute au mépris

    L’offre du gouvernement Couillard déposé vendredi dernier était une farce pour des dizaines de milliers de travailleuses et travailleurs du secteur public. Ces offres sont aussi sinon plus méprisantes que les précédentes. Après plus d’un an de négociation, le gouvernement ne veut toujours rien entendre.

    Ce n’est pourtant pas très compliquer à comprendre : les travailleuses et travailleurs veulent mettre un terme à leur appauvrissement. Ils ne veulent pas aller piger dans la poche des contribuables. Ils veulent que vous cessiez de laisser les plus riches s’en sortir toujours avec plus de richesse. Ils veulent que vous dirigiez le Québec pour l’ensemble de la population et que vous preniez les moyens pour réduire les inégalités sociales.

    Pour démontrer à quel point il méprise les femmes et les hommes qui se lèvent chaque matin pour répondre aux besoins des personnes vulnérables, des enfants, des patientes et patients, il décide de changer sa formule de calcul en pleine négociation pour brouiller les cartes et laisser entendre que son offre est généreuse alors qu’elle propose le même appauvrissement de 3% sur 5 ans.

    Pour ce qui est la question de la relativité salariale en 2019, le président du Conseil du trésor tente d’utiliser cet enjeu important pour diviser les syndiqué-es. Visiblement, cela ne fonctionne pas dut tout!

    Ce n’est pas par ces stratagèmes particulièrement hypocrites que nous ferons avancer cette négociation, mais bien en profitant une fois pour toutes de l’occasion qui nous est donnée actuellement de lancer un jalon important dans la lutte pour un meilleur partage de la richesse au Québec.

    Répondre au mépris par la mobilisation

    La seule manière d’affronter le mépris de ministres trop occupés à servir les puissants de ce monde, c’est de poursuivre la mobilisation.

    Ce que la dernière offre démontre néanmoins, c’est que cela fonctionne et que nous devons donc poursuivre notre contestation. Le meilleur exemple est sans doute le recul partiel du gouvernement au sujet de la prime de rétention de la Côte-Nord. La mobilisation extraordinaire de ces travailleuses et travailleurs n’aura pu faire autrement que d’obliger les libéraux à se raviser. D’ailleurs, les travailleuses et travailleurs de la Côte-Nord doivent rester mobiliser pour finir le travail sur la prime, ainsi que sur les priorités de notre négociation.

    La mobilisation qui se poursuit de belle manière cette semaine avec les journées de grève est ce qui peut permettre de forcer ce gouvernement à ouvrir son jeu et enfin prendre en considération les demandes des travailleuses et travailleurs.

    Et le gouvernement Couillard devrait faire attention à ne pas prendre sa vieille habitude d’avoir recours à une loi spéciale pour museler les demandes légitimes des travailleuses et travailleurs. Le contexte a changé depuis la dernière fois où il a opté pour cette voie répressive, qui démobilise l’ensemble des réseaux pour des années.

    Le 28 novembre prochain sera d’ailleurs un moment fort pour maintenir la pression. Avec la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, nous prendrons la rue pour exiger un meilleur partage de la richesse au Québec. Parce que pendant que l’ensemble des travailleuses et travailleurs s’appauvrit, les plus riches de notre société continuent de compter sur la complicité de notre gouvernement pour ne pas faire leur juste part.

    Jeff Begley