À l’issue d’un conseil fédéral de négociation de trois jours, les syndicats FSSS-CSN, représentant plus de 110 000 salarié-es de tous les titres d’emplois et de tous les types d’établissements du réseau public de la santé et des services sociaux, enclenchent un vaste plan de mobilisation pouvant mener jusqu’à la grève.
« Le gouvernement ne répond pas plus positivement à nos demandes sectorielles qu’à celles de la table centrale. Afin de laisser toute la place à notre priorité, celle de stopper l’appauvrissement des salarié-es et donc d’augmenter les salaires de tout le monde de façon décente, nous avions choisi, au sectoriel, de faire des demandes ayant très peu d’incidence financière. Plusieurs d’entre elles permettraient dans les faits au gouvernement de réaliser des économies, rappelle le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) Jeff Begley. Mais au lieu de saisir cette perche pour revoir l’organisation du travail et pour miser sur le professionnalisme des salarié-es, pour offrir de meilleurs services plus accessibles à la population, le gouvernement maintient la ligne dure. Tout ce qu’il veut, c’est abolir les primes, couper dans l’assurance-salaire, pouvoir déplacer les salarié-es comme il veut quand il veut comme de vulgaires pions… Nous ne sommes pas des numéros, il va falloir nous respecter! »
Lors du conseil, l’équipe de négociation de la FSSS-CSN a fait le point avec les délégué-es sur l’état de l’avancement des travaux après plus d’une trentaine de rencontres de négociation. De toute évidence, les délégué-es n’acceptent pas de voir leurs propositions légitimes être boudées par un gouvernement qui prétend être épris de saine gestion.
« Par exemple, si les coûts de l’assurance-salaire sont en hausse, il y a une raison à cela, et ce sont les mauvaises conditions de travail! Faisons davantage de prévention et les arrêts de travail diminueront. Pourquoi punir les salarié-es qui tombent au combat, comme s’ils en étaient responsables?, s’indigne Jeff Begley. Il en va de même pour nos demandes contre la privatisation, pour diminuer les recours la main-d’œuvre indépendante, pour stabiliser les horaires de travail ou encore pour standardiser les exigences pour l’accès aux postes, comme cela se fait dans l’éducation et la fonction publique : ce sont toutes des propositions qui ne coûtent rien, voire qui permettraient des économies et pour lesquelles le gouvernement ne dégage pas de mandat. Ça fera bientôt un an qu’on a déposé ces demandes. Il faut que ça bouge! »
Perturbations
Les syndicats FSSS-CSN entendent donc démontrer, ces prochaines semaines, qu’ils tiennent fermement à ce que cette négociation mène à des améliorations concrètes dans leur quotidien. Les administrations des établissements seront notamment visées par les perturbations car elles ont un mot à dire dans ces négociations au sein du Comité patronal de négociation. Les cadres et les gestionnaires ne pourront plus compter sur quelque privilège que ce soit de la part des salarié-es. Si les salarié-es ont l’occasion d’en faire un peu plus dans le cadre de leur travail, ce qui s’avère difficile dans le contexte d’austérité, ce sera exclusivement consacré au bien-être accru et au confort des usagères et des usagers.
Les syndicats commenceront également à décorer leur milieu de travail pour rappeler la justesse de leurs revendications. Des mobilisations éclair seront organisées dans divers endroits publics, partout au Québec. Un mot d’ordre vestimentaire sera lancé dans l’ensemble des établissements. Enfin, les députés et les ministres du Parti libéral du Québec peuvent s’attendre à recevoir de la visite impromptue D’autres actions sont également à prévoir, mais elles ne seront rendues publiques qu’au moment opportun.
Ces actions seront lancées dès les prochains jours, en cascade. De plus, le plan de mobilisation prévoit une augmentation de la pression à partir du moment où les syndicats auront le droit légal de faire la grève, soit vers la fin du mois de septembre.
Votes de grève
Par ailleurs, plus d’une centaine de syndicats tiendront des votes de grève au cours de la semaine du 6 au 13 septembre, partout au Québec. Les syndicats cherchent à obtenir de leurs membres le même mandat que dans l’ensemble du Front commun, c’est-à-dire une banque de six jours de grève rotative, sur une base régionale ou nationale. De tels votes se tiendront dans les 386 accréditations syndicales FSSS-CSN d’ici le 30 septembre 2015.
À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.