Les consultations débutent
« Nous avons des solutions pour assurer la pérennité du système public de santé et de services sociaux et elles devront être au cœur de la prochaine négociation ». C’est ainsi que le président de la Fédération de la santé et des services sociaux, Jeff Begley, aborde la prochaine ronde de négociations du secteur public.
Les 500 représentants syndicaux de quelque 110 000 travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux, de tous les titres d’emploi du réseau et de toutes les régions du Québec, membres de syndicats FSSS–CSN, ont adopté cette semaine, à Sherbrooke, leur plate-forme de négociation sectorielle en vue du renouvellement des conventions collectives du réseau qui viendront à échéance le 31 mars 2015.
Le projet de négociation sectorielle ainsi que les revendications salariales portées par le Front commun sont maintenant dans les mains des salarié-es qui en discuteront et en disposeront, en assemblée générale, dans tous les établissements, et ce, d’ici le 11 septembre prochain.
Stopper l’érosion du pouvoir d’achat
En tête de leurs priorités, les syndicats de la FSSS–CSN entendent mettre fin à l’érosion du pouvoir d’achat des salarié-es qui s’amenuise d’année en année, et ce, depuis des décennies. Selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), un salarié de l’État reçoit désormais une rémunération globale inférieure de 8,3 %, en moyenne, à ce qu’il recevrait pour le même travail dans un autre secteur. Ce retard tient compte non seulement des salaires, mais également des avantages sociaux, du régime de retraite et du nombre d’heures travaillées.
« Pour nous, c’est clair que les prochaines négociations doivent permettre de redresser les salaires dans le secteur public. Si nous n’y arrivons pas, les conséquences pourraient être désastreuses… Plus personne ne voudra venir travailler dans le réseau public alors qu’on a besoin plus que jamais de relève, parce que des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs prendront leur retraite dans les prochaines années. C’est un travail difficile qui demande beaucoup d’abnégation et d’engagement pour les salarié-es. Leur contribution doit être reconnue à sa juste valeur », explique le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley.
Améliorer les services
C’est en tenant compte de cette priorité salariale que les délégué-es des syndicats FSSS–CSN ont identifié quatre grandes cibles de négociation sectorielles qui permettront d’améliorer les services ainsi que les conditions dans lesquelles les salarié-es œuvrent au quotidien. En mode solutions, la FSSS–CSN entend faire la démonstration que des sommes importantes déjà investies dans le réseau pourraient être mieux utilisées au bénéfice de toute la population.
Ces quatre cibles de négociation sectorielles sont :
- contrer la privatisation et la marchandisation des services;
- améliorer la qualité de vie au travail, notamment en termes de conciliation famille–travail–études et de santé–sécurité;
- compléter la révision de la nomenclature des emplois;
- assurer la liberté d’action syndicale pour une meilleure défense des droits des salarié-es.
Parmi ces cibles de négociation, certaines ont peu ou pas d’impact sur la qualité des services. Toutefois, les cibles visant le renforcement du réseau public permettront aux citoyennes et aux citoyens de compter sur de meilleurs services à meilleur coût, en s’attaquant au mal-financement.
« Les exemples de mal-financement sont légion dans le réseau. Qu’il s’agisse de sous-traitance, de contrats à plus ou moins long terme avec le secteur privé ou des recours aux agences de main-d’œuvre et bien d’autres, ce sont toutes des décisions administratives qui nous coûtent collectivement beaucoup plus cher, sans que la qualité des services en soit améliorée. Nous allons faire partie de la solution. Il faut s’attaquer à ces enjeux de façon globale. Nous comprenons que pour les administrations locales, les recours au privé apparaissent comme une solution plus facile que de créer des postes ou de réorganiser le travail de façon paritaire. Mais, au final, ce sont tous les contribuables qui ramassent toutes les factures, que ce soit les salaires versés au public ou les marges de profit engendrées par le privé. Il faut remettre en question globalement le financement des services et la façon dont nous les livrons », estime Jeff Begley, qui y va de nombreuses propositions détaillées de réformes, depuis les dernières semaines, sur le blogue de la FSSS.
C’est d’ailleurs dans cet esprit que la CSN organisait, lundi, le premier Rendez-vous national sur l’avenir du système public de santé et de services sociaux, conjointement avec l’association regroupant les employeurs du réseau, l’AQESSS, qui fut l’occasion de réfléchir largement sur les solutions qui permettront d’assurer la pérennité des services.
La Fédération de la santé et des services sociaux regroupe quelque 130 000 travailleuses et travailleurs des services de santé et sociaux et des services de garde. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative du réseau public de la santé et des services sociaux. Elle représente tous les titres d’emploi du réseau, et ce, dans toutes les régions du Québec. La FSSS est l’une des huit fédérations professionnelles réunies au sein de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui compte aujourd’hui quelque 325 000 adhérents.
Renseignements: Jean-Pierre Larche, Information secteur public CSN pour la FSSS–CSN 514 605-0757