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    • 22 JUIL 22
    Non aux horaires Coreflex que le gouvernement veut instaurer en région !

    Bien que l’heure devait être à la fête et aux réjouissances en raison de l’annonce en grande pompe, du ministre de la Santé, le 15 juin dernier d’injecter plusieurs milliers de dollars pour l’amélioration de la desserte ambulancière en convertissant des horaires de faction, cette annonce a plutôt été accueillie comme une douche froide par les membres du Syndicat des paramédics de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec (SPATNQ-CSN) et a créé un très grand mécontentement parmi ceux-ci. Alors que depuis plusieurs années nous réclamons la transformation des horaires de faction en horaires à l’heure, voilà que le ministère de la Santé et des Services sociaux nous annonce la transformation de quatre horaires de faction en horaires Coreflex dans notre région et un seul en horaire à l’heure. En plus d’être en faction 24 heures sur 24 durant 7 jours, ces horaires de travail prévoient que les paramédics doivent, en plus pour une portion de l’horaire, être au travail avec présence physique dans l’ambulance à se déplacer sur le territoire et/ou à rester alerte au point de service. C’est une mauvaise solution, tant du point de vue des paramédics que de celui des services à la population.

    D’abord dénoncée par la FSSS-CSN avant même les annonces du gouvernement, le Syndicat des paramédics de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-Du-Québec-CSN déclare aujourd’hui qu’il entend bien faire entendre sa voix dans les semaines à venir pour dénoncer lui aussi l’instauration des horaires Coreflex.

    « Pour nous, ce sont les pires horaires qu’on puisse mettre en place. Pour monsieur, madame tout le monde, ça peut sembler bien beau ces gros montants d’argent annoncés dans les services ambulanciers, mais la volonté du ministre d’instaurer des horaires Coreflex, c’est loin d’être une bonne nouvelle pour nous qui avons toujours dénoncé ceux-ci, tout comme les horaires de faction. En plus de rendre nos conditions de travail encore plus difficiles, ceci risque d’entraîner davantage de ruptures de services. Aussi, comment se positionnent officiellement le CISSSAT et l’employeur en regard de l’implantation de ces horaires ? Nous aimerions bien le savoir, car, en plus du mécontentement, tout ceci crée énormément d’incertitude chez nos membres », plaide Harold Lavoie, représentant du SPATNQ-CSN.

    Les paramédics sonnent l’alarme depuis un bon moment déjà sur le fait que de plus en plus de paramédics quittent la région ou songent à se réorienter en raison des conditions de travail difficiles et la question des horaires est au cœur de celles-ci. « Les Coreflex sont les pires horaires, tant en termes de conditions de travail que de services à la population, car ils risquent d’accentuer une pénurie de paramédics déjà très préoccupante, particulièrement en Abitibi-Témiscamingue – Nord-du-Québec » souligne pour sa part Roxanne Brassard, vice-présidente régionale à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

    Félix-Antoine Lafleur, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue – Nord-du-Québec (CCATNQ-CSN) : « Bien que nous reconnaissions que le gouvernement investisse enfin des sommes importantes dans le secteur préhospitalier, notamment à Amos, où ceci répond à nos revendications, nous sommes toutefois très perplexes et déçus pour ce qui est des transformations d’horaires envisagées dans les secteurs de Malartic, Ville-Marie et Témiscaming. Pour que cet investissement réponde réellement à l’objectif d’améliorer la desserte ambulancière, il aurait intérêt à injecter les sommes adéquates qui amèneraient un gain substantiel pour la population en termes de services. Une bonne partie du chemin est faite avec l’ajout de ces sommes d’argent, pourquoi ne pas investir les montants requis pour la conversion complète, la seule avenue possible quant à nous. »

    Pour Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS-CSN : « le ministre de la Santé a raté une belle occasion de réellement faire une différence dans la desserte ambulancière pour l’Abitibi-Témiscamingue et dans d’autres régions d’autant plus que nous les avions prévenus avant l’annonce. « Il aurait pu faire d’une pierre deux coups, en améliorant les conditions d’exercice des paramédics permettant ainsi d’apporter un nouveau souffle pour faciliter le recrutement de paramédics tout en bonifiant significativement la qualité des services à la population. Avec son intention d’élargir le rôle des paramédics dans le réseau de la santé et des services sociaux, une chose est certaine, ce sera fort difficile avec ce type d’horaires ».

    À propos

    Le Syndicat des paramédics de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec compte près de 120 membres, œuvrant sur le territoire dans les 11 casernes de l’entreprise de Dessercom.

    Le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec (CCATNQ-CSN) représente près de 7 000 membres répartis dans près de 70 syndicats affiliés à la CSN.

    La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représente plus de 3 600 travailleuses et travailleurs du secteur préhospitalier, paramédics, répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) et employé-es de soutien, soit la majorité du personnel de ces services.