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    • 17 JAN 24
    Notre nouvelle représentante des RI-RTF: souhaits et travaux

    Je me présente : Diane McNicoll, nouvelle représentante du secteur des RI-RTF de la FSSS-CSN depuis mai 2023, en remplacement de Lucille Rouillard.  Je suis famille d’accueil depuis bientôt 7 ans. Ma ressource est de type familial et j’accueille des personnes en déficience intellectuelle et à mobilité réduite. J’ai décidé de m’impliquer dans le syndicat, car nos conditions de travail deviennent de plus en plus difficiles et ça me tient à cœur de les améliorer. Aussi, malgré leurs différences, les personnes dont nous prenons soin, enfants ou adultes, méritent d’avoir une qualité de vie semblable à la nôtre.

    Je profite de l’occasion pour vous faire un bilan des travaux en cours dans le secteur et pour vous partager les souhaits et objectifs que je me suis fixés pour ce mandat.

    La somme globale exceptionnelle

    Nous avons tenté d’obtenir des hausses de salaire équivalentes à ce que les auxiliaires en santé et services sociaux (ASSS) ont obtenu en vertu de la loi sur l’équité salariale. Après tout, c’est notre emploi comparateur et il aurait été normal que nous ayons les mêmes hausses. Bien que nous ayons tenté de négocier et d’améliorer l’offre initiale du gouvernement, toutes nos propositions ont été rejetées. Nous avons donc accepté à contrecœur l’offre du gouvernement lors du conseil sectoriel de mai 2023. Après plusieurs mois d’attente, cette somme a finalement été déboursée le 15 décembre dernier.

    Négociation de notre entente collective

    Pour rappel, suite à une tournée des régions qui s’est déroulée à l’automne 2022, nous avons mis en place notre cahier de demandes. À ce moment, nous avons convenu de faire front commun avec la CSD pour la prochaine ronde de négociation, nous permettant ainsi de représenter près de 63% des familles d’accueil du Québec.  S’en est suivi un travail d’arrimage des demandes et des textes. Le nouveau cahier de demandes harmonisé a été adopté lors du conseil fédéral sectoriel du 18 octobre dernier.

    À ce jour, il y a eu trois rencontres de négociation. Deux rencontres ont été nécessaires pour déposer et expliquer notre projet normatif syndical au ministère – soit tout ce qui est articles de la convention collective établissant l’ensemble des conditions de travail. Une demi-journée a été consacrée au dépôt normatif du ministère. Pour ce qui est de l’aspect monétaire, le ministère n’est actuellement pas en mesure de nous remettre d’offre. Côté syndical, nous déposerons nos demandes salariales au moment où le ministère aura quelque chose à mettre sur la table. Nous reprenons les négociations fin janvier et quelques dates sont déjà prévues en février et en mars.

    Quelques éléments dans notre vie syndicale

    L’outil de classification fut au cœur de nos préoccupations des dernières années. En effet, cet outil, qui se veut clinique, cause des maux de tête à nos ressources et est bien trop souvent devenu un outil financier. Les établissements ont bien le mandat de les abaisser pour diminuer les coûts, et donc de moins bien rémunérer les ressources. Le comité de suivi a fait des représentations auprès du ministère, mais le problème demeure dans certaines régions. C’est un sujet dont nous entendrons encore beaucoup parler.

    Notre secteur particulier connait des défis en lien avec la difficulté de trouver des remplaçant-es compétent-es pour réussir à se libérer au niveau syndical. Un comité ad hoc a donc été mis en place afin de trouver des solutions. Les travaux faits par le secteur des responsables en services de garde éducatifs (RSGE) de la FSSS-CSN ont été utiles pour nourrir nos réflexions à ce sujet.

    Souhaits pour 2024 et pour les années à venir

    Les gens qui travaillent dans notre secteur, je souhaite les faire briller, les valoriser et démontrer l’importance de leur travail. On n’y pense pas souvent, mais nous sommes des familles d’accueil pour les plus vulnérables de notre société. Notre travail ne s’arrête jamais, c’est 24/7. Pourtant nous sommes rémunérés 35 heures/semaine seulement !  Quand mon ‘’chum’’ Legault dit que nous sommes des anges, ben moi j’y réponds : je ne suis pas ton ange, mais ton esclave ! Les familles d’accueil lâchent pour cause d’épuisement, de manque de ressources, incapables d’avoir un peu de répit. C’est beaucoup de travail que d’essayer du mieux qu’on peut d’améliorer la qualité de vie de nos usager-es, alors qu’on est dans des situations où il y a une lourdeur des problèmes des personnes hébergées, des rehaussements de soins, des longueurs interminables dans les déplacements justifiés, des frais fixes dont les coûts ont explosé.  Actuellement, il n’y a pas de relève et les ressources qui restent sont vieillissantes. Sans amélioration concrète des conditions, sans reconnaissance ni valorisation, la situation globale ne peut que se détériorer rapidement.

    J’ai suivi la mobilisation du secteur public dernièrement et c’était beau à voir. Cette solidarité, cet acharnement, cette conviction pour de meilleures conditions et un meilleur réseau ont été pour plusieurs une source d’inspiration incroyable. Les travailleuses et travailleurs du secteur public étaient 420 000 et cela n’a pas été facile. Nous les RI-RTF, CSN et CSD réunies, on est un peu plus de 4 000. On ne fera pas beaucoup de bruit sans votre appui à toutes et tous ! Mais je suis convaincue, avec la solidarité que j’ai ressentie, que le reste de la FSSS-CSN et de la CSN sera derrière nous.

    Je vais terminer en vous disant : Nous, résidence d’accueil, on ne sauve peut-être pas des vies, MAIS ON CHANGE DES VIES !

    Diane McNicoll, représentante des RI-RTF à la FSSS-CSN