Dans une lettre, la FSSS-CSN interpelle le MSSS, le ministère de la Famille (MFA) et la santé publique concernant les mesures à prendre pour bien protéger le personnel du réseau de la santé et des services sociaux et celui du réseau des services de garde éducatifs face au variant Omicron.
Voici le contenu de cette lettre signée par Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN :
Nous vous interpellons au sujet de la situation qui prévaut actuellement dans le réseau de la santé et des services sociaux et dans les services de garde éducatifs à l’enfance au Québec, et qui affecte les travailleuses et les travailleurs que nous représentons.
La montée fulgurante des cas de COVID-19 causée par le variant Omicron commande que des actions immédiates soient prises pour protéger le personnel et par le fait même les enfants et les personnes malades. C’est pourquoi nous vous demandons de déployer, immédiatement, la distribution d’appareils de protection respiratoire de type N-95 ou équivalent dans tous les milieux et pour l’ensemble du personnel, et ce, même en attente que l’ensemble des tests d’ajustement soient effectués. Dans les milieux de garde, qui devront demeurer en opération pour permettre aux travailleuses et travailleurs essentiels de demeurer au travail, le personnel est exposé à des contacts avec des enfants qui ne sont pas pleinement vaccinés, et dans des milieux qui sont souvent mal ventilés. D’ailleurs, nous vous demandons d’exiger des milieux de garde un examen exhaustif de l’efficacité de la ventilation en installation.
Dans les établissements du réseau de la santé et des services sociaux, qu’ils soient publics ou privés (incluant le secteur communautaire, les résidences pour personnes âgées, les ressources intermédiaires et de type familial), il va sans dire que le personnel doit oeuvrer dans des milieux où sont dirigés les personnes malades ou soupçonnées de l’être, et qu’en raison de la dynamique de transmission aérienne du virus, tout le personnel présent dans l’installation devrait devoir porter un appareil de protection respiratoire, afin de protéger à la fois sa santé et celle des personnes qui se trouvent dans le milieu, incluant les personnes malades. La montée des éclosions dans les milieux de soins, incluant des CHSLD, et la montée des cas parmi le personnel de la santé, n’autorise aucun compromis à ce niveau. Il va aussi sans dire qu’un vaste chantier d’examen et d’amélioration de la ventilation dans les milieux de soin doit être mené d’urgence.
Aussi, dans tous les milieux de travail, et compte tenu du risque associé à la COVID-19 et au variant Omicron, nous vous demandons de retirer du travail les travailleuses enceintes sans délai.
D’autre part, nous avons été avisés que dans le secteur de la santé, il était envisagé de gérer les mesures d’isolement de telle sorte à rappeler au travail des cas de contact asymptomatiques non testés, voire des cas confirmés asymptomatiques, et ce, dans le but de prévenir des bris de service, alors même que du délestage de niveau 3 est en cours. Bien que nous comprenions l’urgence de la situation, nous considérons qu’une telle mesure comporte des risques majeurs qui pourraient fort bien neutraliser tous les effets positifs recherchés, voire se révéler être contreproductive. En procédant de la sorte, on expose les usagers des services et les membres du personnel qui se trouvent aussi dans le milieu travail, et qui sont susceptibles d’être en contact avec des personnes positives, ne serait-ce que dans les aires communes. Vu la transmissibilité du variant Omicron, cela nous semble fort risqué, d’autant que les mesures de PCI ne sont jamais complètement étanches. De plus, cela pourrait bien avoir pour impact de faire craindre au personnel en place pour leur santé, et pousser certaines personnes à quitter le réseau. A-t-on le luxe de prendre un tel risque?
Les tests de dépistages devraient aussi être disponibles sur tous les lieux de travail considérant l’engorgement des centres de dépistage.
Enfin, nous demandons que l’ensemble des mesures prises lors des dernières vagues soient remises en place, à commencer par une interdiction de déplacer le personnel, la stabilisation des équipes de travail et la mise en place des zones dans les milieux de travail. De plus, il importe que les employeurs fournissent les uniformes et procèdent à leur entretien pour l’ensemble du personnel à risque de contact avec le virus et que les employeurs s’assurent de mettre en place des aires de repas et de repos qui permettent de respecter en tout temps les mesures de distanciation physique.
Nous vous prions d’examiner l’ensemble de ces demandes sans tarder, et nous comptons sur vous pour prendre des mesures immédiatement dans ce sens, en faisant preuve de la plus grande prudence et en respectant le principe de précaution.