Avec les nouvelles compressions budgétaires qui heurtent le système public de santé et de services sociaux, il devient de plus en plus clair que le discours du gouvernement concernant l’optimisation des services ne vise qu’à attaquer notre système public de santé et services sociaux. Nous devons maintenant prendre acte de l’échec du mode de gestion implanté dans le réseau dans la dernière décennie qui se résume à couper dans les services à la population au détriment de l’accès et de la qualité dans la seule perspective de réduire les coûts. Il est maintenant temps de mettre nos énergies communes à réellement améliorer notre système public de santé et services sociaux.
L’optimisation à l’ère des compressions
En fin de semaine, le syndicat CSN du CSSS Laval tenait une grande manifestation pour dénoncer des abolitions de postes de préposé-es aux bénéficiaires à l’unité de débordement de l’urgence. Encore une fois, les compressions s’attaquent directement aux soins que reçoit la population. Ce qui m’a étonnée dans cette histoire, c’est l’empressement de l’employeur et du gouvernement à prétendre qu’il s’agit en fait d’une optimisation des opérations qui n’aura aucun impact négatif sur les services.
On est rendu loin dans le mensonge gouvernemental : on coupe des postes dans les soins, mais cela n’aura aucun impact sur les soins! Qui peut vraiment avancer pareille ineptie sans entendre à rire… de nous! Quiconque a récemment passé du temps dans un hôpital peut difficilement dire que d’enlever du monde sur le plancher n’aura pas d’impact.
Ce qui ressort plus fortement que jamais auparavant, c’est que l’optimisation vise uniquement à faire plus avec moins. En clair, tout ce que notre gouvernement a à proposer aux travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux, c’est d’augmenter leur charge de travail. En tant pis pour la qualité de vie de ces salarié-es et tant pis pour la qualité des services!
Pour une gestion clinique du réseau de la santé et des services sociaux
Ce qui m’attriste le plus dans le climat actuel, c’est l’absence de vision claire du gouvernement pour notre réseau. Comment peut-il prétendre que l’optimisation ne visant uniquement à réduire les coûts est la solution? Tout ce que cette optimisation a apporté, c’est des contrats juteux pour des firmes privées qui ont minuté le travail du personnel. Comme si on pouvait soigner un usager comme on traite une canne de conserve dans une usine!
On ne peut continuer de couper dans les budgets sans attaquer directement la mission de notre réseau public. Si au moins le ministre Barrette avait le courage d’assumer les conséquences des choix de son gouvernement! La seule conséquence de l’austérité, c’est de s’en prendre aux services à la population et d’accroître les inégalités.
Plutôt que de continuer sur la voie des fusions, de l’optimisation comptable et des compressions, nous devons prendre acte de l’échec de l’austérité et travailler à appliquer des solutions publiques.
Sur la question de l’organisation du travail, il faut développer une gestion clinique qui aura pour objectif de donner les moyens aux travailleuses et travailleurs du réseau pour qu’ils puissent donner des services de qualité. Réduisons le contrôle et misons sur la dispensation des services!
Même les gestionnaires reconnaissent maintenant que l’obsession gouvernementale sur la reddition de compte perpétuelle est désastreuse sur le plan des services. D’ailleurs, c’est une des raisons principales pour laquelle le nombre de cadres a grandement augmenté dans la dernière décennie, et ce, au détriment des services. Si le ministre veut réduire le taux d’encadrement, ce qui nous souhaitons aussi, il doit s’en prendre au mode de gestion qui gouverne notre réseau. Abandonnons la gestion comptable et misons sur la gestion clinique!
Ce travail nécessaire pour assurer la pérennité de notre réseau public doit être fait par toutes celles et ceux qui l’ont à cœur, y compris les gestionnaires du réseau. Souhaitons qu’ils réagissent fortement et dénoncent comme nous les mesures d’austérité du gouvernement.