Le 9 juillet 2010, La CSN, la FTQ et le SISP convenaient avec le Conseil du trésor de la mise sur pied d’un groupe de travail dont le mandat était d’examiner la situation relative à l’attraction et la rétention de la main d’œuvre pour les ouvrières et ouvriers spécialisés.
L’objectif du groupe de travail était d’arriver à des recommandations communes sur des pistes de solution conjointe. Malgré plus de 3 ans de rencontres du groupe de travail, aucune recommandation conjointe n’en est ressortie.
Malgré une bonne foi démontrée à plusieurs reprises et la volonté sincère des représentants syndicaux de parvenir à une solution, nous avons été confrontés à une fermeture totale du Conseil du Trésor. Pourtant, nous avons été en mesure de faire la démonstration des problèmes dans le secteur et de l’impact négatif que l’ouverture à la privatisation a sur les finances publiques. Nous avons notamment expliqué que l’écart salarial entre le secteur privé et le secteur public est de 32 % en faveur du secteur privé. Pour un électricien, cet écart passe à 40 % en faveur du privé. C’est donc dire qu’en misant de plus en plus sur du personnel privé dans nos établissements publics, on paie beaucoup plus cher. Et tout ça, au moment où on nous dit qu’on doit se serrer la ceinture et où les compressions budgétaires atteignent les services à la population!
Depuis 30 ans, l’écart salarial entre le privé et le public n’a cessé de s’agrandir. Parmi les causes, il y a les coupes salariales de 20 % imposées par le gouvernement du Parti Québécois en 1983, sans compter les gels et autres coupures de salaires dans le secteur public. Pendant ce temps, les ouvriers spécialisés du secteur privé obtenaient des augmentations plus que légitimes, mais qui ne faisaient qu’accentuer l’écart avec le public et rendre ainsi de moins en moins attrayant les services publics.
Le manque de main-d’œuvre dans le secteur public a des conséquences négatives sur les budgets des établissements et sur la perte de l’expertise publique. En effet, nous avons aussi pu démontrer qu’en se passant des compétences d’ouvriers du secteur public, les établissements peinent de plus en plus à assurer un entretien adéquat.
Le 14 janvier dernier, des représentants des organisations syndicales (CSN, FTQ, SISP) ont rencontré Stéphane Bédard, président du Conseil du Trésor, pour lui faire part de notre déception face aux résultats des travaux. Quoique sensible à nos préoccupations, nous devons constater que la volonté politique y est absente.
Plus déterminer que jamais pour obtenir une véritable reconnaissance de leur profession et devant ces constants décevants, les ouvrières et ouvriers spécialisés n’ont d’autre choix que d’accentuer les actions et lancent un appel à la solidarité de l’ensemble des travailleuses et travailleurs dans leur lutte. Nous réclamons une table de négociation afin que les parties négociantes puissent trouver des solutions concrètes aux problématiques de rétention et d’attraction.
Dans le secteur public, les exigences professionnelles pour ce groupe de travailleuses et travailleurs sont les mêmes que dans le secteur privé. Pourquoi n’auraient-ils pas droit à toute la reconnaissance de leur travail? N’est-ce pas là une question d’équité et de justice?