La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS – CSN) accueille avec enthousiasme l’intégration de 10 000 nouveaux préposé-es aux bénéficiaires. Pour en faire une réussite, cette intégration devra se faire dans le respect intégral des droits des dizaines de milliers de PAB qui œuvrent déjà dans le réseau depuis cinq, dix, quinze ans et qui n’ont toujours pas accès à des postes de qualité à temps complet. À peine 30 % des PAB occupent actuellement un poste à temps complet, malgré tous les efforts consacrés par les syndicats depuis des années pour stabiliser l’emploi et revaloriser la profession de PAB.
C’est dans cet état d’esprit que les représentantes de la FSSS – CSN ont rencontré les représentants patronaux et du ministère, aujourd’hui, à la demande de ces derniers. Les gestionnaires cherchent actuellement comment concrétiser sur le terrain des promesses improvisées, lancées par le premier ministre en conférence de presse, sans aucune discussion avec les syndicats. Pour la FSSS – CSN, toutes les solutions se trouvent aux tables de négociation et des solutions globales doivent être trouvées.
« Nous n’avons aucune objection à ce que les futurs PAB qui sont en formation actuellement aient accès à un poste complet dès leur embauche en septembre. Cependant pour que ce soit une réussite, il faut le faire en tout respect envers celles et ceux qui se sont dévoués toutes ces années pour la population, et notamment pour passer au travers de la crise, explique la vice-présidente de la FSSS – CSN, Josée Marcotte ».
« Nous réitérons que pour régler le problème de rareté de main-d’œuvre chez les PAB, il faudra convenir de solutions globales et durables aux tables de négociation. Si le gouvernement veut être capable de continuer d’offrir des services adéquats à la population, il doit cesser d’improviser et il doit miser sur une vision à plus long terme.»
Des solutions concrètes
Parmi les préoccupations présentées par la FSSS – CSN en octobre dernier, dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives, plusieurs constituent des pistes de solutions permettant au gouvernement d’atteindre ses objectifs étayés publiquement, notamment en ce qui a trait à l’ajout de ressources, à l’augmentation du nombre de postes de qualité à temps complet, à la valorisation de l’emploi et du rôle des PAB de même qu’à l’intégration harmonieuse des nouveaux PAB dans les équipes de soins.
« Si le gouvernement avait mis autant d’énergie et de volonté à la table de négociation qu’il en met à tenter de discréditer les syndicats dans ses points de presse, on aurait probablement déjà réglé les conventions collectives, explique Josée Marcotte, et nous nous serions aussi entendus sur un taux de salaire juste pour ce personnel. Cela fait des années qu’on réclame une stabilisation de la main-d’œuvre chez les préposé-es aux bénéficiaires et nous avons proposé toutes sortes de pistes de solutions, mais nous n’avons jamais senti une écoute véritable. Nos vis-à-vis n’ont jamais de mandat. Sur la place publique, le gouvernement n’arrête pas de réitérer sa volonté de régler le problème, la main sur le cœur. Il est grand temps que ça commence à paraître à la table de négociation ! »