Ce printemps, les délégué-es de la FIQ, sous recommandation de leur direction politique, ont choisi de mettre beaucoup d’énergie et d’argent dans une démarche de maraudage*. La FIQ a décidé d’attaquer majoritairement les syndicats de la catégorie 1 (infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes) affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
J’avoue ne pas comprendre la lecture de la conjoncture que la FIQ a faite pour arriver à cette décision. Cependant, une fois que leur décision est prise, nous n’avons d’autre choix que d’en prendre acte. La période de changement d’allégeance dans le secteur public vient de commencer et va se terminer le 4 août. Les professionnel-les en soins de partout au Québec sont sollicités. Cela risque d’être un mois difficile pour les militantes syndicales locales. Ce n’est pas toujours facile de faire un débat objectif durant cette période. Bien souvent, les travailleuses et travailleurs deviennent vite écœurés de la sollicitation incessante.
Il y aura beaucoup de débats, notamment sur les régimes d’assurance et le prix des cotisations syndicales. Normalement, il est assez facile de s’informer sur les différences sur ces points. Il y aura aussi beaucoup de débats sur les services offerts aux membres, que ce soit les différences dans les conventions collectives ou les services offerts sur le plan local pour appliquer ces conventions. Chaque membre devrait prendre le temps de regarder ces différences avant de prendre sa décision.
Des différences fondamentales!
Il y a des différences fondamentales entre la FSSS-CSN et la FIQ. J’espère que ces différences fondamentales vont faire partie de la réflexion des professionnel-les en soins.
Comme travailleur social, j’ai eu l’opportunité de travailler en équipe multidisciplinaire, notamment avec le personnel de la catégorie 1. Chaque membre de l’équipe faisait une contribution à partir de son expertise au bénéfice des personnes qui avaient besoin de nos services. Que ce soit l’infirmière, le travailleur social, l’animatrice ou la cuisinière, chaque personne amenait sa contribution afin d’améliorer la situation de l’usager. L’objectif était que ce soit l’usager qui soit le grand gagnant de ce plan d’intervention global qui tient compte de l’ensemble de sa situation.
Travailler ensemble
Nous pensons qu’il faut faire la même chose sur le plan syndical. Il est très enrichissant d’être capable d’échanger avec l’ensemble du personnel du réseau lorsque vient le moment de proposer des améliorations nécessaires. À la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), nous avons le meilleur des deux mondes. Il y a des réunions réservées aux professionnel-les en soins, pour qu’elles puissent échanger entre elles sur leurs réalités. De plus, il y a des réunions plus larges qui permettent aux infirmières, infirmières auxiliaires et aux inhalothérapeutes de partager leur expertise avec les autres, ainsi que de recevoir des indications des autres titres d’emploi sur les problèmes dans le réseau et sur des pistes de solutions possibles. À la FSSS-CSN, nous développons une vision globale où le personnel infirmier est au cœur du développement de nos positions. Le fait de travailler ensemble avec une perspective globale nous donne une grande crédibilité lors de nos interventions pour améliorer la situation dans le réseau. La preuve en était faite dernièrement, où lors d’un événement créé à l’initiative de la FSSS-CSN, nous avons regroupé l’ensemble des intervenant-es préoccupés (l’ensemble des organisations syndicales – sauf les représentantes politiques de la FIQ qui ont décliné l’invitation, les employeurs, les médecins, les ordres professionnels, les groupes communautaires, ainsi que les groupes de défense des droits des usagers) par l’état du réseau public de la santé et des services sociaux pour poser un diagnostic sur la situation. À l’automne, à partir de ce diagnostic commun, ces mêmes intervenant-es vont se réunir pour proposer des solutions globales aux problèmes soulevés. Je suis convaincu que les professionnel-les en soins partagent cet intérêt de faire partie de cette dynamique au lieu d’être isolé.
Vers la prochaine négociation!
Finalement, le début de la période de maraudage dans le secteur public se retrouve toujours à 9 mois du renouvellement de la convention collective. Depuis plusieurs années, le gouvernement joue bien son jeu de diviser le personnel du secteur public pour mieux régner. Malheureusement, c’est l’ensemble des travailleuses et travailleurs du secteur public qui perdent lorsque nous embarquons dans ce jeu. Les deux dernières négociations nous l’ont bien démontré. Avec 130 000 membres, dont 105 000 qui se retrouvent dans le secteur public, y compris des milliers de professionnel-les en soins, la FSSS-CSN est une force incontournable à l’intérieur du front commun. Les professionnel-les en soins de la FSSS-CSN sont une composante essentielle de notre Fédération et profitent de la force de la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux pour exprimer une voix incontournable durant la négociation. Il va de soi que notre rapport de force sera renforcé par l’arrivée de professionnel-les en soins qui partagent cette vision globale.
Aux infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes – bonne réflexion! A celles et à ceux qui décideront de faire le saut chez nous – Bienvenues!
*La période de maraudage est une période prévue dans le code de travail qui permet aux syndicats locaux de changer d’affiliation entre organisations syndicales.