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    • 29 SEP 20
    En pleine pénurie de personnel, appauvrir les travailleuses et les travailleurs serait catastrophique, prévient la CSN

    « Nous ne laisserons pas ce gouvernement nous appauvrir », clament les travailleuses et des travailleurs des réseaux de l’éducation, ainsi que de la santé et des services sociaux membres de la CSN lors d’une action qui se déroule devant les bureaux du député caquiste Mathieu Lévesque à Gatineau. Cette action vise à appuyer les négociations dans le secteur public et à réclamer le maintien des primes d’attraction et de rétention lors du renouvellement de la convention collective.

    Ces primes, qui étaient intégrées aux conventions collectives, prenaient fin le 30 mars dernier. À la suite de représentations faites par la CSN auprès du Conseil du trésor au mois de mars, le gouvernement avait accepté de les maintenir jusqu’au 30 septembre. Puis, après d’autres représentations de la CSN, nous venons tout juste d’apprendre que les primes seront maintenues jusqu’à la fin des négociations.

    « Cependant, le travail reste à faire pour reconduire ces primes dans la prochaine convention collective ainsi que pour améliorer certaines de ces primes et l’élargir à de nouveaux titres d’emploi. Il n’y a aucun engagement du gouvernement quant au renouvellement de la prime après la conclusion des négociations. En pleine pandémie et avec toutes les difficultés qu’on a à attirer et à retenir le personnel dans les services publics, la reconnaissance des travailleuses et des travailleurs du secteur public, ça passe par une reconnaissance salariale », lance Alfonso Ibarra Ramirez, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO-CSN).

    Celles et ceux qui risquent de se voir privés d’une partie de leur revenu lors du renouvellement de la convention collective sont des ouvriers spécialisés, des psychologues, des salarié-es oeuvrant auprès de personnes présentant des troubles graves de comportement, ainsi que des salarié-es travaillant dans un CHSLD ou dans un établissement du Grand Nord. Pour certaines de ces personnes, comme les psychologues, la perte de revenu pourrait s’élever à 7000 $ par année. Pour d’autres travailleurs, comme les ouvriers visés par la prime, ils risquent de perdre 10 % de leur revenu, ce qui pourrait signifier jusqu’à 5000 $ de moins par année.

    « Quand on sait que les ouvriers spécialisés du secteur public gagnent déjà jusqu’à 32 % de moins que ceux qui travaillent dans les autres secteurs, on se demande bien qui va encore vouloir occuper ces emplois dans nos réseaux », ajoute Daniel Roy, vice-président régional à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN Outaouais).

    La CSN revendique que les primes en question soient reconduites dans les nouvelles conventions collectives et que la prime des ouvriers spécialisés soit élargie à d’autres titres d’emploi, notamment les mécaniciens d’entretien (millwrights), les ébénistes et les soudeurs, qui sont tous des titres d’emploi pour lesquels la CSN a identifié des problèmes de recrutement.

    « Le Conseil du trésor doit bien mesurer les conséquences que pourraient avoir ces économies de bout de chandelle sur le dos du personnel. En appauvrissant les travailleuses et les travailleurs, c’est un bien mauvais message que le gouvernement envoie dans les réseaux et, ultimement, ce sont les services à la population qui en subiront les contrecoups », conclut Alfonso Ibarra Ramirez, président du CCSNO–CSN.