< Retour Imprimer
    • 03 FÉV 15
    Des projets de loi qui accentueraient les inégalités

    Les projets de loi 27 et 28 ébranlent le réseau des services de garde. Face à une telle attaque, la réaction n’a pas tardé. Les travailleuses, aussi bien que les parents et les employeurs se sont levés pour défendre un réseau qui a fait plus d’une fois ses preuves.

    Mettre un terme à l’accroissement des inégalités

    Ce que nous propose le gouvernement Couillard avec ces projets de loi, c’est d’accentuer les inégalités sociales. Au même moment, Oxfam révèle dans une étude que les inégalités atteignent maintenant des niveaux exorbitants. 80 familles possèdent maintenant plus que 3,5 milliards d’êtres humains. Face à une telle situation, les efforts de notre gouvernement devraient aller à réduire les inégalités et non pas à les accroître davantage comme il le fait avec les projets de loi 27 et 28.

    Pour ce faire, il devrait faire la promotion du réseau des services de garde pour permettre aux femmes de maintenir leur présence au travail, pour assurer un service éducatif de qualité aux enfants et pour faire la promotion d’emplois de qualité pour des milliers de travailleuses dans le réseau des centres de la petite enfance (CPE) et dans les services de garde en milieu familial.

    Mieux comprendre l’attaque au réseau des services de garde

    La Fédération de la santé et des services sociaux représente la très grande majorité du personnel syndiqué dans les services de garde. Elle représente des milliers de membres dans le secteur des CPE et également des responsables d’un service de garde en milieu familial.

    Pour la FSSS, l’enjeu principal pour l’avenir des services de garde n’est pas celui de l’ « optimisation » des places en garderie, mais bien celui de développer des places pour assurer une plus grande accessibilité à ces services pour les familles québécoises.

    Penchons-nous donc sur les deux attaques principales : la question des « places fantômes » et la hausse des tarifs.

    Actuellement, il nous semble plus prioritaire de réfléchir à des solutions pour contrer les problèmes causés par la période restreinte de l’accueil de nouveaux enfants, par la difficulté à offrir des services pour une fréquentation à temps partiel ainsi que par le manque de places à contribution réduite dans les services de garde éducatifs de qualité, plutôt que d’instaurer des mesures coercitives.

    Les notions confuses de «places fantômes » ou « d’enfants fantômes » ont alors été introduites par la ministre de la Famille. Pour certains, il s’agit de fausses déclarations d’assiduité; pour d’autres, cela englobe toutes les journées d’absence des enfants.  Nous souhaitons nous distancer de ce type de propos et d’insinuations qui ne peuvent que nuire aux échanges et à la recherche de solutions pour améliorer les services de garde éducatifs à la petite enfance subventionnés.

    Plutôt que de jouer à la police avec les parents et les garderies, nous devrions nous concentrer sur de réelles solutions qui permettront d’améliorer le réseau et de lutter contre l’accroissement des inégalités.

    La deuxième attaque du gouvernement est celle de la hausse et de la modulation des tarifs. Cela aurait pour conséquence de rendre les services de garde éducatifs moins accessibles. Une hausse de 7,30 $ à 8 $ de la contribution réduite des familles à faible revenu aura un impact négatif pour ces familles. Combien de fois faudra-t-il rappeler au gouvernement l’impact positif de la fréquentation d’un service de garde éducatif de qualité sur le développement des enfants, particulièrement ceux de familles à faible revenu?

    Ensemble pour un réseau de services de garde accessible

    La question de l’accessibilité aux services de garde passe donc à la fois par la recherche de solutions pour s’assurer que chaque enfant puisse avoir une place dans le réseau et pour que les tarifs demeurent accessibles.

    C’est tout le contraire qu’est en train de faire le gouvernement. Pensons par exemple à l’impact sur les femmes. Avant de déposer le projet de loi, le gouvernement a omis de faire une étude d’impacts sur la participation des femmes au marché du travail. Il est pourtant démontré qu’un réseau de services de garde accessible a un impact positif sur le taux d’activité des femmes.

    Miser sur les CPE et les garderies en milieu familial c’est une manière de s’assurer que la qualité des services est au rendez-vous. À force de s’attaquer au réseau, il est clair que le gouvernement veut forcer le développement des garderies privées. Dans le privé, nous n’avons aucune manière de nous assurer que les services sont de qualité.

    Pour le bien de nos enfants, nous devons développer notre réseau de services de garde éducatifs!

    Dany Lacasse