Lors des dernières semaines, j’ai expliqué que l’objectif du gouvernement Couillard est de ramener le Québec aux moyennes canadiennes. Pour ce faire, le gouvernement s’attaque à ce qui fait la distinction du Québec : le choix collectif d’avoir des programmes sociaux permettant de limiter les inégalités sociales.
À force d’écouter le discours gouvernemental, nous pourrions en venir à oublier les vrais problèmes face auxquels nous devons agir. À force de mettre uniquement l’accent sur la dette, nous en venons à oublier de réels problèmes qui préoccupent la population. Il faut donc être clair face à ces problèmes et aux solutions proposées par le gouvernement.
Les problèmes qui nuisent à la prospérité
- 60 % des travailleuses et travailleurs du Québec n’ont pas de régime de retraite. Ils auront donc à survivre avec les prestations offertes par la Régie des rentes du Québec (RRQ) et par la Sécurité du revenu lors de leur retraite;
- Plusieurs milliers de familles ne sont pas capables de trouver une place en CPE ou dans une garderie en milieu familial pour garder leur enfant pendant qu’ils travaillent ou étudient;
- Les coupes exigées depuis des années dans les écoles primaires, secondaires, ainsi que dans les cégeps font notamment en sorte que les services de soutien sont tellement limités en termes d’accessibilité qu’il y a un réel impact sur la réussite scolaire;
- Le coût des médicaments augmente sans cesse à un rythme qui dépasse largement le niveau d’inflation;
- Le coût des assurances santé augmente (pour l’instant, ces assurances couvrent seulement celles et ceux qui ont la chance ou les moyens de se les payer, mais avec l’accroissement de la privatisation, cela risque d’être de plus en plus de personnes qui devront se serrer la ceinture pour se payer de telles assurances).
Ces problèmes touchent la très grande majorité de la population, peu importe votre niveau de revenu ou votre position sociale. De plus, il y a une série de problèmes qui affecte les plus vulnérables de notre société (manque de logement social, manque d’accessibilité aux services sociaux, niveau d’aide sociale bien en bas du seuil de pauvreté, etc.).
Ce qui avantage la population du Québec en comparaison avec la situation dans le reste du Canada
- Le niveau des frais de scolarité au niveau des cégeps;
- Le prix de l’hydro-électricité;
- Le prix pour des services de garde de qualité;
- Le prix de l’assurance automobile;
- Le niveau des prestations de congé parental;
- Le niveau des frais de scolarité universitaires (quoique nous allons dans la mauvaise direction à l’heure actuelle avec l’indexation des frais au lieu d’aller vers la gratuité).
Le plan d’action du gouvernement Couillard face à ces questions est de retrouver les moyennes canadiennes le plus rapidement possible !
En misant sur l’austérité, le gouvernement Couillard nous propose de réduire le niveau de partage et d’augmenter les inégalités sociales et le niveau d’individualisme dans notre société. Le gouvernement prend à tort pour acquis que la population veut moins de partage. Dommage qu’il n’en ait pas parlé durant la campagne électorale. Cela lui aurait certainement permis de comprendre qu’une des priorités pour la population, c’est la lutte aux inégalités.
Le premier ministre Couillard savait très bien qu’il n’aurait pas été élu s’il avait proposé de réduire le niveau de partage ! Concrètement, voici les propositions sur la table actuellement qui vont dans le sens de la réduction du partage et de la hausse des inégalités.
Plutôt que de s’attaquer au problème qui fait que 60 % de la population n’a pas de régime de retraite, il préfère s’attaquer aux 40 % de la population qui en ont un.
Plutôt que de régler le problème de manque de places subventionnées dans les services de garde, Couillard propose uniquement de rendre les places existantes plus chères. En d’autres mots, il s’organise pour réduire la demande de places en augmentant les tarifs. Il attaque ainsi un modèle en termes d’accessibilité en Amérique du Nord.
Après avoir promis de ne pas couper dans les services indispensables comme l’aide aux devoirs, le ministre de l’Éducation a fait exactement le contraire. La semaine passée, c’était au tour des cégeps de devoir couper dans l’essentiel.
La politique québécoise sur les médicaments favorise l’augmentation des prix sans nous rapporter collectivement. Le gouvernement Couillard favorise les pharmaceutiques au détriment de la population.
Pour ceux et celles qui ont la chance d’avoir des assurances santé, ils savent que les coûts augmentent sans cesse. La meilleure façon de réduire ces coûts est de diminuer les services de santé donnés dans le privé. Malheureusement, nos trois docteurs nous proposent le contraire. Nos coûts d’assurance santé vont augmenter en flèche aux cours des prochaines années en raison de la hausse de la privatisation.
Finalement, face à tout ce qui fait la différence du Québec, face à tout ce qui avantage la population québécoise, le gouvernement libéral lance sans cesse des ballons visant à s’y attaquer. Il s’avance sur des moyens de privatiser les services publics comme Hydro-Québec et la SAAQ. Il augmente les tarifs des services de garde et veut réduire le niveau des prestations durant les congés parentaux.
Au niveau des taux d’imposition, le gouvernement continue de laisser entendre que nous payons trop d’impôts. Pourtant, la classe moyenne et les personnes plus pauvres paient moins cher qu’ailleurs au Canada. Les plus riches paient essentiellement la même chose qu’ailleurs au Canada. De plus, le niveau d’imposition des entreprises est parmi les plus bas en Amérique du Nord!
Personnellement, je veux vivre dans un État où le partage est de mise. Où nous nous assurons que tout le monde ait accès à des services de qualité. Des services de santé, d’éducation, des services de garde et j’en passe. La qualité de vie de tout le monde est rehaussée de façon importante lorsqu’on s’organise pour s’occuper de tout le monde ! La prospérité à long terme est ainsi assurée. Je suis prêt à me battre pour une telle société. Surtout contre un gouvernement qui tente de faire le contraire de façon illégitime !