« Nos 10 000 travailleuses et travailleurs ont besoin de répit, ça urge! »
Plusieurs travailleuses et travailleurs du CISSS de la Montérégie-Ouest ont participé ce jeudi à une manifestation organisée par les quatre grands syndicats de l’établissement afin de réclamer du répit et une normalisation de leurs conditions de travail. Pour le personnel du CISSSMO, la crise de la COVID-19 sape dangereusement un édifice déjà gravement fragilisé par des années de compressions et de restructuration.
La manifestation, entamée à 10 h 15, a pris la forme d’un convoi de voitures qui s’est déplacé sur l’autoroute 30 de Salaberry-de-Valleyfield jusqu’aux Promenades Saint-Bruno avec une étape à l’Hôpital Anna-Laberge de Châteauguay.
Depuis le mois de mars, les arrêtés ministériels et les gestionnaires ont, notamment, chamboulé les horaires et les assignations, allongé les heures de travail et les déplacements pour se rendre au travail, déplacé du personnel dans des résidences et des CHSLD privés complètement désorganisés, annulé des vacances et des congés, etc. Ces difficultés se sont conjuguées à de grands défis comme la garde des enfants et l’application des mesures de protection sanitaire. Pour pouvoir tenir le coup d’ici à la prochaine vague de contamination, les travailleuses et travailleurs réclament du répit.
« Les grandes chaleurs de cette semaine sont un exemple de la fragilité des milieux de travail et de soins. C’est une autre épreuve pour bon nombre de nos membres, à qui l’on demande depuis des années d’en donner plus que ce qui est humainement raisonnable. Il est temps que les gestionnaires collaborent pleinement avec nous pour trouver des solutions et alléger le fardeau. Nos membres n’en peuvent plus », a expliqué Simon Beaulieu, président de la section locale 3247 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
« Nous tenons le réseau à bout de bras, et à quelle reconnaissance a-t-on droit? À coup d’arrêtés ministériels, on a suspendu nos conventions collectives et menacé de nous refuser le droit à des vacances, en plus d’exclure les professionnel·le·s et les technicien·ne·s des primes accordées aux autres salarié·e·s du réseau. La COVID-19, elle, ne discrimine pas. Nous sommes tout·e·s à risque. Un traitement équitable, c’est vital pour sortir de la crise », a revendiqué Patrice St-Onge, président de l’exécutif local de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).
« Alors que le Québec amorce son déconfinement et que les activités régulières reprennent graduellement dans le réseau de la santé, les professionnelles en soins, elles, sont toujours privées de leurs droits. Pourtant, faire preuve de respect à leur endroit est essentiel à la poursuite de la lutte contre la COVID-19, qui est loin d’être terminée. Ce n’est pas en bafouant leur droit aux congés et aux vacances, en modifiant leurs horaires sans avertissement et en les obligeant à travailler à temps complet qu’elles seront en mesure de soigner dans les semaines et les mois à venir. Les gestionnaires se doivent d’entendre et de soutenir les professionnelles en soins en cette période critique, il en va de leur santé mentale et physique », a commenté Francine Savoie, présidente de la FIQ-Syndicat des professionnelles en soins de Montérégie-Ouest.
« Alors que la situation est stable sur le territoire de la Pommeraie et de la Haute-Yamaska, l’employeur refuse de faire une évaluation des besoins réels de personnel dans son application des arrêtés ministériels et pénalise injustement nos membres, qui ont pourtant besoin de répit. Cela contribue à accentuer l’épuisement du personnel, déjà trop souvent sollicité par les nombreuses heures supplémentaires au cours de la dernière année et une lourde charge de travail! », explique Jonathan Tétreault, président par intérim du syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSSMO – Estrie – CSN.