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    • 05 MAI 20
    Qu’attend le gouvernement pour appuyer le personnel des CHP de façon permanente?

    La crise de la COVID-19 fait prendre conscience à une bonne part de la population à quel point il est urgent d’agir pour améliorer la réalité des aîné-es en centres d’hébergement privés (CHP). Alors que nous alertons le public depuis des années sur les mauvaises conditions de travail dans ce secteur, nous ne pouvons qu’accueillir favorablement cet élan de solidarité pour les travailleuses et travailleurs des CHP. Mais encore faut-il que cela se traduise par des actions concrètes. Pour cela, le gouvernement doit dès maintenant annoncer que les salaires du personnel sont rehaussés de manière permanente.

    Les travailleuses et travailleurs des CHP font la différence 

    Je salue le courage de tout le personnel des résidences privées et je les remercie pour le merveilleux travail qui est fait auprès de nos ainé-es durant cette période de pandémie.

    Vous avez à travailler avec toutes les mesures qui sont annoncées par le gouvernement et qui sont évolutives jour après jour. Vous avez aussi à combler le vide de l’absence des familles qui pour la majorité de nos ainés est un manque très important. De plus, nous avons à travailler avec des effectifs réduits, car même avant la crise nous étions en grande pénurie de main-d’œuvre et la situation n’a pas changé.

    La FSSS-CSN au front pour améliorer le sort du personnel des CHP

    Nous venons de terminer une ronde de négociation dans le secteur des centres d’hébergement privés. Celle-ci a permis de hausser les salaires, mais force est de constater que même avec ces hausses de salaire le secteur reste très peu attractif et peine à retenir les travailleuses et les travailleurs. C’est une situation qui nous préoccupait bien avant cette crise et que le coronavirus rend visible plus que jamais.

    Il y aura un bilan à faire suite à la crise et ce qui est clair c’est que le problème reste entier au sujet de l’attraction et de la rétention du personnel. La relève n’est pas là et la moyenne d’âge des travailleuses et des travailleurs est considérablement élevée.

    Il faut absolument que le gouvernement intervienne pour mieux organiser le secteur au niveau des conditions de travail et des conditions salariales. Pendant cette crise, le gouvernement nous a répété presque tous les jours qu’il faut protéger nos personnes les plus vulnérables que sont nos ainés. Il a aussi indiqué que les salaires du personnel des CHP ne sont pas au rendez-vous. Avec la prime de 4 $ qu’il accorde aux préposé-es aux bénéficiaires, il montre ce que nous disons depuis longtemps : le gouvernement peut agir directement dans le secteur pour améliorer les choses. Pendant des années, les gouvernements ont refusé de s’intéresser aux CHP sous prétexte que c’est privé et donc pas de leur ressort. Ils ont ainsi fermé les yeux sur le sort des aîné-es et du personnel. La situation ne serait pas si critique pour plusieurs travailleurs et ainés si le gouvernement avait légiféré plus fermement sur la prestation de soins de ces établissements. Toutes ces années, nous leur avons demandé d’ouvrir leurs yeux sur notre sort!

    Il faut que les propriétaires arrêtent de s’enrichir sur le dos de nos ainés et sur le dos des travailleurs. Les employeurs doivent faire partie de la solution afin de résoudre cette pénurie de main-d’œuvre et devenir plus attractifs au niveau des embauches tout en s’assurant de garder le personnel en place.

    Nous voyons l’aide monétaire arriver des gouvernements pour supporter les travailleuses et les travailleurs pendant la crise. Cette aide doit être permanente et plus grande que les primes accordées par le gouvernement. Il faut que le gouvernement et les propriétaires reconnaissent que le travail qui est fait au quotidien par les travailleuses et les travailleurs doit être mieux reconnu et cela passe par une meilleure rémunération et de meilleures conditions de travail. L’ensemble du secteur n’a pas encore de régime de retraite et beaucoup n’ont pas d’assurance collective ni d’assurance salaire, donc on peut constater qu’il y a encore beaucoup à faire. Nous continuerons d’agir pour forcer le gouvernement et les propriétaires à améliorer le sort du personnel des CHP.

    Gilles Gagné, représentant des centres d’hébergement privés à la FSSS-CSN
    Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN