C’est maintenant pratiquement chaque jour qu’une histoire tragique sort sur la place publique pour illustrer la détresse grandissante du personnel du réseau de la santé et des services sociaux. À voir la vitesse à laquelle les gens tombent en maladie, on se demande ce que ça prendra pour que le ministre réagisse. Il est pourtant si rapide sur la gâchette quand vient le temps de s’en prendre à ceux qui démontrent les problèmes de sa réforme. La moindre des choses, ce serait qu’il se préoccupe du sort du personnel du réseau.
La charge de travail : le grand enjeu de l’heure
Qu’on demande à une infirmière, une préposée aux bénéficiaires, une adjointe administrative ou une travailleuse sociale ce qui pose problème dans le réseau, elles vont sans doute toutes répondre d’une voix : la charge de travail.
On commence d’ailleurs à voir réapparaître un phénomène qu’on avait réussi à réduire dans le réseau, celui du temps supplémentaire. Et encore pire, celui du temps supplémentaire obligatoire. Quand c’est rendu qu’une infirmière travaille 24 heures en ligne, c’est qu’on a tout un problème !
Pourtant, on s’est attaqué à cette question dans les dernières négociations. On s’est entendu avec les employeurs pour réduire le temps supplémentaire et le recours au privé. On a identifié des solutions pour stabiliser les équipes et pour améliorer l’organisation du travail. Mais avec les compressions des dernières années et le fiasco de la réforme Barrette, c’est comme si tout était à refaire !
C’est le cas par exemple pour cette mauvaise tendance à cloisonner le travail de l’équipe de soins. Il semble que ce soit la voie que préconise le MSSS et cela commence à se faire sentir dans les milieux. Nous avions pourtant identifié cette question comme étant une des causes de la surcharge de travail et du temps supplémentaire. C’est pourquoi nous continuerons de faire valoir qu’il faut miser sur l’utilisation maximale des compétences de l’équipe de soins.
Agir pour la santé psychologique du personnel
Cette surcharge de travail constante finit par avoir un effet sur la santé du personnel. Sur leur santé physique, alors qu’on voit les accidents de travail augmenter, mais aussi sur leur santé psychologique.
Face à la hausse des arrêts de travail pour des causes psychologiques, nous nous sommes dit qu’il fallait agir. C’est pourquoi la FSSS a organisé un colloque cette semaine pour former les représentant-es syndicaux. Il faut mettre une pression sur les employeurs. Ils ne peuvent rester les bras croisés face à cette réalité. Les comités paritaires en santé et sécurité au travail doivent reprendre leurs travaux et permettre d’éliminer les dangers à la source.
Qu’attend le ministre Barrette ?
Avec tout ce qui se passe dans le réseau actuellement, on se demande bien ce qu’attend le ministre Barrette pour agir. Ce n’est pas comme s’il manquait de données préoccupantes pour passer à l’action pour la santé du personnel.
Chaque fois qu’il prend la parole, il s’affaire à minimiser la réalité. Le personnel tombe de plus en plus au combat. Ben voyons, ce n’est pas si pire que ça ! L’accès aux services s’est réduit avec sa réforme. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !
Le rôle d’un ministre de la Santé et des Services sociaux, c’est de valoriser le travail du personnel qui chaque jour donne des soins à la population. En attendant qu’il finisse par comprendre et qu’il passe à l’action pour réduire la charge de travail, nous on s’en occupe ! On souligne d’ailleurs cette semaine les inhalothérapeutes et les perfusionnistes cliniques. De semaine en semaine, nous voulons faire connaître le travail du personnel du réseau et continuer d’être à leurs côtés pour riposter à la réforme du ministre Barrette.
Nadine Lambert