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    • 21 AVR 20
    Reconnaissance et équité pour les salarié-es au front de la COVID-19 !

    Pour les salarié-es du secteur public au front contre la COVID-19 en Abitibi-Témiscamingue, le gouvernement doit faire plus pour soutenir adéquatement celles et ceux que le premier ministre François Legault appelle nos «anges gardiens». Notamment, les travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux dénoncent la prime de reconnaissance de 4 à 8 % versée aux salarié-es du réseau, car elle génère des iniquités importantes et beaucoup d’insatisfaction. Ceux-ci manifestent d’ailleurs aujourd’hui leur mécontentement dans tous les milieux de travail du CISSS A-T en portant sur eux un autocollant rappelant que la contribution de toutes les travailleuses et travailleurs est précieuse en ces temps de crise.

    « Dans les établissements de santé et services sociaux, personne ne peut prétendre qu’il ne court aucun risque, explique la vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux, Annick Trottier. La contribution de chacune et chacun d’entre nous est absolument vitale pour traverser cette crise le mieux possible. C’est pour ça que nous demandons une prime spéciale COVID-19 de 3 $ l’heure pour tous et de 4 $ pour celles et ceux qui donnent plus de disponibilité. Ce n’est pas juste de dire à l’une, toi, ton courage vaut seulement 0,79 $ l’heure, et toi, il vaut davantage, alors que dans les faits ces deux personnes sont exposées aux risques. Même pour nos employeurs, gérer qui a accès à 4 % ou à 8 % de prime en fonction de chaque heure travaillée sera tout un casse-tête. Syndicalement, nous devrons être aux aguets pour chaque situation spécifique. Bref, on nous dit, voici un petit bonbon. On sait que c’n’est pas grand-chose, mais pour l’avoir, il faudra quand même vous battre»!

    « Au moment où la crise s’installait au Québec, nos syndicats représentant 150 000 travailleuses et travailleurs dans le secteur public étaient déjà en négociation pour renouveler les conventions collectives, rappelle Dany Dénommé, vice-président  du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec-CSN. Dans ce contexte, nous avons dit au gouvernement : nous voulons mettre toutes nos énergies à combattre la crise. Suspendons les négociations et entendons-nous sur les conditions à mettre en place pour traverser cette crise. Nous ne pouvons que déplorer l’approche unilatérale du gouvernement qui génère frustration et division dans les milieux. En plus, cette prime oublie carrément des personnes extrêmement importantes dans cette lutte. Pensons à tout le personnel des services de garde d’urgence sans qui il serait encore bien plus difficile de gagner cette lutte. »

    « Il ne faut pas se surprendre que les établissements aient autant de difficulté à recruter le personnel nécessaire, et ce, en particulier chez les plus bas salarié-es du réseau, poursuit  la présidente intérimaire du Syndicat régional du personnel paratechnique en santé, auxiliaire et métier du CISSS Abitibi-Témiscamingue, Mélissa Michaud. Le gouvernement nous envoie le message que le personnel de l’hygiène et de la salubrité et celui de la pharmacie ne sont pas aussi importants que les autres à ses yeux, pour ne nommer que ceux-ci. C’est aberrant parce qu’on le sait que les services de santé et les services sociaux, c’est une énorme chaîne dont chaque maillon est essentiel. Pensons aussi aux préposé-es à la stérilisation qui manipulent chaque jour toutes sortes d’équipements qui doivent être décontaminés ; leur rôle n’est pas du tout reconnu ! Cela fait maintenant des décennies que cette approche a pour effet d’appauvrir les plus bas salarié-es du réseau. Nous l’avons dénoncé à multiples reprises. Nous avons tiré la sonnette d’alarme. On voit aujourd’hui pleinement les conséquences de ces années de sous-investissement, notamment dans les CHSLD ».

    Des mesures COVID-19 insuffisantes
    Pour la FSSS–CSN, le gouvernement peut faire plus et mieux pour soutenir adéquatement le personnel au front de la lutte à la COVID-19. Au-delà de la reconnaissance en terme de rémunération, la FSSS–CSN a tenté de convenir avec le ministère de la Santé et des Services sociaux , à la fin mars, de différentes mesures spéciales pour faire face à la crise.  Aucune entente n’a pu intervenir, ce qui a mené à l’imposition unilatérale, par arrêté ministériel de diverses mesures, qui malheureusement manquent trop souvent la cible. En l’absence d’entente nationale, le syndicat doit maintenant se battre, établissement par établissement, pour défendre les droits des salarié-es, en particulier en ce qui a trait à la santé et à la sécurité au travail. Au fur et à mesure que la crise prend de l’ampleur, surtout dans certains points chauds, ces revendications apparaissent plus nécessaires et légitimes que jamais.

     

     

    Ces mesures sont que les employeurs :

    • permettent le retrait du milieu avec rémunération des personnes les plus à risque, par exemple, les femmes enceintes et les personnes immunosupprimées ou âgées de plus de 70 ans;
    • assurent la disponibilité des équipements de protection individuelle nécessaires et adoptent de meilleures méthodes de prévention de la contagion impliquant les salarié-es;
    • fournissent et entretiennent les uniformes du personnel particulièrement exposé aux risques ;
    • maintiennent des communications fluides avec les syndicats, notamment en ce qui a trait aux informations concernant les cas de COVID-19 parmi le personnel ;
    • rendent le stationnement gratuit pour les salarié-es, et ce, afin de limiter au minimum les contacts et la propagation.

    À propos

    Affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération de la santé et des services sociaux regroupe notamment quelque 90 000 salarié-es du réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec et dans toutes les catégories de personnel, dont 2400 en Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec.