< Retour Imprimer
    • 09 MAI 19
    Redonner espoir aux professionnel-les en soins

    Le 1er mai dernier, les infirmières praticiennes spécialisées (IPS) du Québec ont obtenu la promesse que leur autonomie et leurs compétences acquises seraient enfin reconnues. En cette semaine de l’infirmière et de l’infirmier, et quelques jours après la journée de l’infirmière auxiliaire, il serait primordial d’offrir au personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires ce qui lui importe le plus : la capacité d’offrir des soins de qualité aux usagères et usagers.

    Pour cela, le gouvernement Legault doit mieux reconnaître le professionnalisme du personnel. Il montre des signes encourageants dans le dossier des IPS, mais bien du travail reste à faire pour mettre fin à la détresse des professionnel-les en soins.

    Un réseau qui a du mal à se relever de l’austérité

    Les compressions des dernières années ont mis à mal les conditions de travail du personnel, et les infirmières, les infirmières auxiliaires, les inhalothérapeutes ainsi que les perfusionnistes cliniques n’y font pas exception. Au contraire, leur charge de travail ne cesse d’augmenter. Reconnaître davantage l’autonomie des IPS, c’est bien. Mais parlons de l’autonomie des assistantes-infirmières chef. Celles auxquelles nous demandons de remplir des statistiques de sévérité de patient afin de justifier une demande d’infirmières supplémentaires. Celles que l’on ne croit plus lorsqu’elles disent aux gestionnaires que la charge de travail est trop lourde et que la sécurité des soins pourrait être compromise.

    Parlons aussi de l’autonomie des infirmières auxiliaires auxquelles nous refusons l’accès à certains postes ou départements, malgré leurs compétences. Même chose pour les infirmières techniciennes dont les années d’expériences et de perfectionnement ne sont pas considérées lorsque vient le temps d’octroyer des postes. Et que dire des infirmières cliniciennes qui doivent se battre pour faire reconnaître l’apport de la profession pour la recherche clinique, même dans des hôpitaux universitaires de pointe? Trop souvent, les contraintes économiques sont les seules raisons derrière ces refus de reconnaître notre autonomie professionnelle, sans égard aux compétences des professionnelles en soins.

    Notre autonomie professionnelle pour redonner ses lettres de noblesse au réseau

    Il est grand temps que ça change! Le budget du gouvernement caquiste pouvait donner l’impression que les années d’économies de bouts de chandelle étaient derrière nous, mais encore faut-il que les sommes soient investies dans l’activité humaine, pas dans les poches de quelques-uns et les projets d’agrandissement. Quand on pense que le gouvernement nous annonce déjà le retour à l’austérité dès l’an prochain, il y a de quoi s’inquiéter. Nous ne réussirons pas à mettre fin au TSO et à améliorer nos conditions de pratique sans réinvestir dans le réseau.

    Il est grand temps de redonner ses lettres de noblesse au réseau de la santé et des services sociaux. Et pour y arriver, il va falloir reconnaître l’apport, l’autonomie et les compétences du personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires. Il est grand temps de leur donner de l’espoir. Pour elles, mais aussi pour tous les bénéficiaires des services de santé et des services sociaux.

    Bonne semaine des infirmières et infirmiers à toutes et tous. Vous êtes les services publics!

    Félix-Olivier Bonneville, infirmier et représentant des professionnel-les en soins à la FSSS-CSN