
Alors que le ratio d’éducatrices qualifiées en CPE devrait être de 2 sur 3, le règlement réduisant ce ratio à 1 sur 2 jusqu’en 2027 et à 1 sur 3 pendant la première et la dernière heure d’ouverture a été édicté hier. Il entrera en vigueur le 1er mars 2024.
‘’Bien que prévisible, cette nouvelle est bien mal reçue par les travailleuses et par les syndicats en CPE affiliés à la Fédération de la Santé et des Services Sociaux-CSN, majoritaire dans le secteur. Il s’agit ni plus ni moins que d’une mesure qui mène à un nivellement par le bas des services offerts aux familles et qui dévalorise la profession. Nous sommes même intervenus en commission parlementaire pour rappeler que sans formation adéquate l’on ne pourra se surprendre que le réseau des CPE soit dans cet état’’ d’affirmer la vice-présidente des secteurs privés de la FSSS-CSN, Lucie Longchamp.
‘’En voulant résoudre un problème dans l’immédiat, ce règlement en crée d’autres à plus long terme, ce qui n’augure rien de bon pour l’avenir du réseau des CPE, un acquis si précieux pour les familles québécoises. En abaissant les ratios de personnel, le gouvernement dévalorise la profession d’éducatrice. Il envoie le message qu’un CPE ne serait tout simplement qu’un endroit où déposer son enfant afin que le parent puisse aller travailler. La qualité pédagogique passe au second plan. Le maintien d’un ratio réduit mine la crédibilité du gouvernement dans ses efforts pour valoriser la profession. Les risques d’engendrer une réduction de l’attractivité de la profession d’éducatrice et une baisse globale de la qualité du réseau sont maintenant bien réels’’, martèle la présidente de la CSN, Caroline Senneville.
‘’Les travailleuses qui arrivent en poste avec une formation incomplète, voire sans aucune formation, se retrouvent démunies et mal outillées pour faire face à la tâche. Elles se découragent donc rapidement et préfèrent se réorienter au lieu de persévérer. De plus, leurs collègues de travail expérimentées, qui les soutiennent au quotidien, doivent prendre les bouchées doubles pour assurer le bon fonctionnement des groupes d’enfants afin de passer à travers la journée. La multiplication des arrêts de travail n’est pas étrangère à ce manque de personnel qualifié ’’ de souligner la représentante du secteur des CPE à la FSSS-CSN, Stéphanie Vachon.
‘’Ce sont justement les exigences de formation qui poussent les travailleuses en poste à aller chercher leur qualification. Il est donc contre-productif de faire comprendre à ces mêmes travailleuses que finalement ce n’est pas si nécessaire, ni si urgent de se qualifier afin de répondre aux exigences réglementaires ’’ de s’indigner la représentante du secteur à la FSSS-CSN.
‘’La qualification du personnel en CPE est gage de qualité des services. C’est prouvé depuis longtemps. Fonctionner avec un minimum de personnel qualifié pendant encore de longues années aura un impact direct sur la qualité des services. Il est déplorable de constater que le gouvernement poursuive dans cet enlignement. ‘’ de terminer Mme Senneville.