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    • 15 MAI 18
    La CSN salue le réinvestissement en soutien à domicile

    « Les 95 millions d’investissements supplémentaires en soutien à domicile, annoncés ce matin par le ministre Barrette, devront impérativement servir à renforcer le rôle du secteur public et des équipes interdisciplinaires des CLSC si on souhaite améliorer durablement la situation. Nous saluons cette annonce qui va dans le bon sens et nous en appelons à toutes les directions des établissements pour qu’elles travaillent avec les syndicats afin de réunir les conditions nécessaires à rendre ces emplois plus attrayants afin qu’on puisse combler ces postes et véritablement agir sur les surcharges de travail.»

    C’est ainsi que le vice-président de la Confédération des syndicats nationauxc (CSN), Jean Lacharité l’annonce d’investissement faite en marge du Forum sur les meilleures pratiques : usagers, CHSLD et soutien à domicile, qui s’est tenu hier et aujourd’hui, à Québec. La CSN y plaidé pour une plus grande place du personnel du réseau public dans la recherche de solutions.

    Le 24 avril, la CSN tenait un forum provincial sur l’amélioration du soutien à domicile. Des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS), travailleuses et travailleurs sociaux, physiothérapeutes, ergothérapeutes et infirmières, notamment, ont pris part à ces échanges. Quant aux pistes d’amélioration à explorer en soutien à domicile, il en est ressorti qu’il faudra :

    • mieux définir l’offre de soins et de services à domicile;
    • investir à la hauteur des besoins;
    • stopper la privatisation;
    • favoriser le travail interdisciplinaire;
    • reconnaître et mieux soutenir les proches aidants.

    Pour la CSN, les salarié-es qui travaillent au soutien à domicile ont soif de contribuer à améliorer les services. « Les solutions, ils les connaissent, poursuit Jean Lacharité. Leur imposer le minutage des soins et une surcharge de travail est une mauvaise avenue, non seulement pour leur qualité de vie au travail, mais surtout pour la qualité des services auxquels les Québécoises et les Québécois ont droit. De même, la privatisation de ces services nuit à la prévention, car les agences privées de personnel ne font pas partie des équipes interdisciplinaires des établissements comme les ASSS. De plus, cela mine l’objectif d’assurer une continuité dans les soins ».

    « Les techniciennes et les techniciens et les professionnel-les qui œuvrent dans le soutien à domicile vivent une détresse importante. La pression croissante, la surcharge de travail, le manque de moyens adéquats mènent à de l’insatisfaction au travail car ils voient bien que le réseau public n’arrive pas à assurer à toutes et à tous un niveau de services suffisant pour améliorer leur qualité de vie et prévenir la détérioration de leur état de santé. L’investissement dans le soutien à domicile doit s’accompagner de mesurer structurantes pour enrayer la pénibilité du travail qui nuit à l’embauche et la rétention des intervenants et intervenantes », ajoute Danny Roy, président du Syndicat des techniciennes, techniciens et professionnèles de la Capitale nationale (FP–CSN).

    Relever les conditions de travail

    La CSN ne croit pas qu’on pourra favoriser les meilleures pratiques en s’appuyant sur des salarié-es épuisés et mal rémunérés. En soutien à domicile, les travailleuses du secteur privé gagnent à peine plus que le salaire minimum. Dans le secteur public, les ASSS attendent toujours une véritable reconnaissance, car on leur a délégué plusieurs actes ces dernières années sans revoir la rémunération.

    Dans les CHSLD, les mauvaises conditions de travail — salaires, surcharge de travail, horaires compliqués, postes précaires — font en sorte que les établissements peinent à recruter des préposé-es aux bénéficiaires, et ce, malgré l’engagement formel du ministre Barrette. Par ailleurs, il faudra bien reconnaître un jour qu’il manque de places dans les CHSLD.

    « Nous partageons le constat à l’effet que les préposés aux bénéficiaires sont au cœur des processus d’amélioration de la qualité dans les CHSLD tout comme les auxiliaires aux services santé et sociaux le sont dans le soutien à domicile, poursuit le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Guy Laurion. Il importe aussi qu’ils soient placés dans des conditions qui leur permettent d’exercer pleinement leurs compétences, ce qui est souvent difficile notamment en raison des surcharges de travail. Lorsque le personnel est reconnu et valorisé et qu’il est appuyé par la direction, sa contribution est souvent de grande valeur en termes d’amélioration de la qualité. »

    Avec plus de 100 000 membres en santé et services sociaux, dans toutes les catégories professionnelles, la CSN est l’organisation syndicale la plus représentative du secteur de la santé et des services sociaux, notamment dans le soutien à domicile. Aux côtés de médecins, de cadres et d’usagers, la CSN prône une série de solutions pour remettre le réseau sur ses rails. Ces solutions peuvent être consultées au 15solutions.org.

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    Pour information :
    Jean-Pierre Larche, Information–CSN 514 605-0757