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    • 01 MAR 22
    Résultats de l’enquête de l’INSPQ

    Les résultats du sondage de l’INSPQ sur la situation dans les CPE sont maintenant disponibles.

    Contexte

    En mai dernier, notre organisation syndicale représentant les travailleurs-ses en CPE était invitée, au même titre que l’Association des cadres des CPE (ACCPE), l’Association québécoise des CPE (AQCPE), l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur affaires sociales (ASSTSAS), à participer au sondage de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

    Ce sondage visait à évaluer la situation dans le réseau de la petite enfance concernant la santé et le bien – être des employé-es en milieu de travail afin de développer, dans un deuxième temps, des interventions appropriées.

    Ce sondage fait donc partie d’un projet d’envergure visant à la promotion et la prévention de la santé psychologique et le bien-être au travail des personnes œuvrant dans les CPE et les bureaux coordonnateurs. Il trace le portrait des enjeux du réseau à partir des six dimensions suivantes :

    • L’environnement de travail
    • Les pratiques de gestion et l’organisation du travail ;
    • L’équilibre entre le travail et la vie personnelle ;
    • Les habitudes de vie ;
    • Le travail relationnel et ses impacts ;
    • Les indicateurs de santé.

    Vous trouverez ci-joints quelques faits saillants tirés des résultats du sondage. Déjà, tous les partenaires se sont fermement engagés à poursuivre les travaux et à proposer des pistes de solution à mettre en œuvre dans tout le réseau.

     

    Faits saillants du sondage

    En mai 2021, 3 571 professionnelles de CPE-BC du Québec ont complété le sondage afin de brosser un portrait des enjeux vécus par le personnel.

    La collecte de données s’est déroulée en contexte de COVID-19; les résultats pourraient en être affectés.

    1- Les caractéristiques des répondantes

    • 97 % des répondants sont des femmes ;
    • 61 % ont 10 ans et plus d’ancienneté au sein de leur organisation ;
    • 67 % des répondantes sont syndiquées ;
    • 89 % détiennent un poste permanent ;
    • 82 % travaillent dans un CPE.

    2- L’environnement de travail

    Dans son ensemble, les répondantes estiment avoir un environnement de travail sain et adéquat (88 % déclarent avoir un environnement sécuritaire).

    En ce qui concerne le problème du bruit, les résultats indiquent que 43 % des répondantes ne sont pas satisfaites de cette condition. En effet, 29 % déclarent travailler dans un bruit si intense qu’il est difficile de tenir une conversation à quelques pieds de distance, et ce, même en criant.

    Des risques reliés aux infections, à la posture, aux charges lourdes et aux gestes répétitifs sont notamment identifiés comme étant présents dans l’environnement de travail.

    3- Les pratiques de gestion et l’organisation du travail

    À partir de l’analyse de l’INSPQ, un regroupement de questions permettaient de dégager des résultats sur chaque facteur de risque psychosocial.

    Dans l’ensemble, la proportion de répondantes percevant une faible autonomie décisionnelle, une faible charge de travail, une faible reconnaissance, un faible soutien des collègues et un faible soutien du supérieur est plus élevée comparativement aux résultats de l’EQSP3 (en rouge) pour le secteur « Soins santé et services sociaux ».

    La proportion de répondantes percevant avoir subi du harcèlement psychologique au moins une fois au cours des 12 derniers mois est comparable à ceux obtenus dans l’EQSP (en jaune).

    Ces données permettent d’orienter nos actions pour avoir un impact plus important sur le bien-être des employées. Agir sur la charge de travail et la prévention du harcèlement psychologique permettrait de réduire de plus de deux fois la détresse psychologique dans nos milieux. Au deuxième rang viennent les actions de reconnaissance, le soutien du gestionnaire et l’autonomie.

    4. Équilibre travail – vie personnelle

    Une proportion significative (près du quart) des répondantes ont de la difficulté à maintenir un équilibre entre leurs obligations professionnelles et leur vie personnelle.

    5. Habitudes de vie

    Concernant les habitudes de vie, les résultats présentent des perspectives d’amélioration en matière d’alimentation et d’activités physiques. Par exemple, la grande majorité des répondantes indiquent que leur environnement de travail ne favorise pas la pratique d’activités physiques.

    6. Le travail relationnel et ses impacts

    La charge émotionnelle élevée peut avoir des impacts significatifs sur la santé physique et psychologique des travailleuses, mais également sur les collectifs et les organisations. Or, plus de 80 % des répondantes estiment avoir un travail émotionnellement exigeant et 56 % craignent de commettre des erreurs.

    Ainsi, 53 % des répondantes se sentent exténuées à la fin d’une journée de travail, alors que 40 % se sentent excessivement épuisées à cause de leur travail.

    De plus, 73 % des répondantes ont à intervenir auprès d’enfants à besoins particuliers, alors que seulement 39% estiment avoir toujours ou souvent accès aux outils nécessaires pour intervenir.

    7. L’état de santé des répondantes

    La proportion de répondantes percevant leur santé passable ou mauvaise est plus élevée comparativement au résultat du secteur « Soins de santé et services sociaux » de l’EQSP.

    Pour l’indicateur de santé psychologique, on retrouve une proportion supérieure de répondantes présentant un niveau de détresse psychologique élevé et très élevé en comparaison avec les résultats de l’EQSP. Parmi les répondantes ayant une détresse psychologique élevée ou très élevée (57 %), la grande majorité d’entre elles (93 %) perçoit que les symptômes sont associés complètement ou partiellement au travail.

    En ce qui concerne les troubles musculosquelettiques, 64 % des répondantes estiment avoir au moins une douleur reliée partiellement ou complètement au travail.

    Au cours des douze derniers mois, près du quart des répondantes sont parfois allées travailler malgré le sentiment d’avoir plutôt à s’absenter parce qu’elles se sentaient malades (principalement en raison de problèmes de santé psychologique), entrainant une perte de productivité estimée à 127 065 heures.

    Enfin, 25 % des répondantes ont l’intention de quitter leur emploi et de changer de domaine d’activité.

    Passer des résultats à l’action

    D’après une question sur les thématiques prioritaires, les répondantes ont indiqué un top 2 des interventions attendues dans leur milieu de travail :

    1. Des actions de reconnaissance au travail (ex.: efforts et réalisations soulignés, hausse du salaire, respect et estime).
    2. Une réduction de la charge de travail (ex.: augmentation du nombre d’employées, temps pour faire les tâches, reconnaissance de la charge émotionnelle).

    L’ergonomie et l’aménagement de l’environnement de travail, le bruit et la conciliation travail-vie personnelle sont aussi des enjeux à prioriser.

    À la lumière de ces résultats, nous vous conseillons d’effectuer une identification des besoins dans votre milieu afin que vos priorités soient les bonnes.

    Pour aller plus loin

    • En cliquant ici, vous trouverez le résumé du sondage élaboré par l’INSPQ.
    • Pour celles et ceux qui voudraient consulter le rapport complet de l’enquête, veuillez cliquer ici.
    • Pour mieux comprendre les risques psychosociaux, cliquez ici.

    Ressources et outils disponibles

    À la FSSS-CSN, de nombreuses ressources et outils sont disponibles pour vous soutenir dans vos démarches de prévention.

    Votre association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur affaires sociales (ASSTSAS) vous propose des ressources