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    • 05 DÉC 12
    Santé mentale

    La CSN partage l’essentiel des constats et des recommandations du commissaire à la santé et au bien-être

    (Montréal 5 décembre 2012) Pour la CSN, les constats du Commissaire à la santé et au bien-être à l’égard des services publics en santé mentale sont les bons. Il en va de même de la plupart des recommandations. La CSN souhaite que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert ainsi que les agences de la santé et des services sociaux s‘engagent rapidement dans ces voies de solution.

    « Les travailleuses et les travailleurs sur le terrain sont témoins de cette réalité au quotidien, explique le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Le système comporte de nombreuses lacunes pour soutenir adéquatement les personnes qui ont des problèmes de santé mentale ainsi que leur famille. Il y a beaucoup d’amélioration qui peuvent être réalisées et, pour beaucoup, cela repose sur une volonté politique d’agir en ce sens. »

    La CSN déplore la situation depuis plusieurs années, particulièrement alarmante dans le grand Montréal. On a procédé ces dernières années à des changements importants de philosophie mais les moyens manquent.

    « L’idée d’instaurer des guichets uniques d’accès aux services en santé mentale dans les CSSS n’est certainement pas mauvaise en soi mais l’offre de services n’a pas toujours suivi et la clientèle n’a pas été accompagnée adéquatement dans ces changements aux modes de fonctionnement. »

    La CSN a pris part aux consultations du commissaire. Elle y a fait valoir plusieurs pistes d’amélioration qui se retrouvent dans le rapport. De façon générale, la CSN partage l’objectif de consolider les services de première ligne en complètent le réseau des guichets d’accès aux services. Pour y parvenir quelques priorités se dégagent.

    Solutions

    D’abord, il importe de s’assurer qu’il y aura des psychiatres répondants pour chaque guichet d’accès. Cela n’a pas pu être réalisé partout jusqu’à maintenant et la conséquence en est que des personnes souffrantes ne savent plus à quelle porte cogner pour recevoir les services dont elles ont besoin.

    Les CSSS doivent également offrir les services de psychologues, dans le réseau public. On en dénombre 8000 au Québec, mais à peine un peu plus de 2000 œuvrent dans le réseau public, dont la moitié, à temps partiel. La CSN, le ministère et l’ordre professionnel des psychologues échangent actuellement pour trouver des moyens d’attirer davantage de psychologues dans le réseau public et de les inciter à y faire carrière. Parmi les solutions, la rémunération et l’organisation du travail sont à considérer.

    Il y a par ailleurs nécessité d’accroître les liens entre les différents intervenants. Nous pourrions offrir de meilleurs services avec plus de coordination et d’échange d’informations. Il faut établir davantage de passerelles entre les différents acteurs. Par exemple, il faut prévoir un mécanisme permettant aux CSSS de prendre en douceur le relais du CHU Saint-Justine lorsqu’un patient atteint l’âge de 17 ans.

    Il faut également mettre plus d’accent sur la prévention : si les besoins en santé mentale sont diagnostiqués tôt, un individu a plus de chance de guérir de sa maladie ou à tout le moins de pouvoir fonctionner. Sans compter qu’un diagnostic tardif sera un cas plus lourd pour l’ensemble du système. Ainsi, l’objectif de rejoindre davantage les 16–25 ans est tout à fait à propos.

    « Nous avons une responsabilité très importante de solidarité à l’égard de ces personnes parmi les plus vulnérables de notre société, rappelle Jean Lacharité. Encore hier, le coroner Jean Brochu qui a enquêté sur la mort de Patrick Limoges et de Mario Hamel, un itinérant souffrant de troubles mentaux, soulignait que les services en santé mentale ne sont pas adéquats et ne rejoignent pas toutes celles et ceux qui en ont besoin. C’est un problème réel, qui perdure. Un virage s’impose. »

    À propos

    Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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    Renseigenements : Jean-Pierre Larche, Communications–CSN 514 605-0757