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    • 31 MAI 21

    Nous avons décidé de nous adresser à vous toutes travailleuses en CPE et responsables en services de garde en milieu familial régi (RSG) en cette semaine des services éducatifs. Nous avons pris connaissance du thème 2021 et nous respectons le choix de l’AQCPE. Pourtant, cette semaine aurait pu être sous une lumière beaucoup plus puissante et nourrissante pour tout le réseau et celles et ceux qui le maintiennent à bout de bras.

    Cette période toute particulière de pénurie de la main d’œuvre, de la surcharge de travail et du manque de valorisation où plus que jamais, on attend, on demande, on exige toujours un peu plus à des milliers de travailleuses en CPE et à des milliers de responsables de service de garde en milieu familial (RSG).

    Ce n’est pas parce qu’elles ne méritent pas de merci, bien au contraire, mais nous avons un certain malaise avec ce mot très utilisé depuis plus d’un an et qui en perd un peu son sens. En effet, nous restons avec un goût amer laissé par cette pandémie, durant laquelle les spécialistes de la petite enfance ont été en poste en entendant quelques mercis adressés à elles lors des conférences du premier ministre Legault, mais rien de concret. Faut-il rappeler qu’elles n’ont eu droit à aucune prime COVID et qu’elles doivent encore se battre pour être rémunérées lorsqu’elles se retrouvent en isolement préventif dû à un cas dans leur milieu de travail. Elles ont eu droit à un brin de considération lorsqu’elles ont été classées travailleuses essentielles dans les groupes prioritaires pour avoir accès à la vaccination, dans le seul but de réduire les perturbations sociales causées par les fermetures de leurs milieux de garde. Le ministre responsable de la Famille Mathieu Lacombe a toutefois été généreux avec les remerciements. Cependant, il doit avoir l’appui de son gouvernement pour concrétiser ses mercis, pour passer de la parole à l’acte.

    Un merci doit se traduire par de bonnes conditions, et ce autant pour les travailleuses en CPE que les RSG. Nous connaissons la valeur et l’importance du travail fait auprès des tout-petits tous les jours. Ce n’est pas pour rien qu’il y a minimalement 51 000 enfants qui espèrent une place dans le réseau. Nos professionnelles de la petite enfance reçoivent des mercis des enfants, de leurs parents, des collègues, mais de nos instances gouvernementales et politiques, nous sommes en droit de nous attendre à des mesures concrètes pour la sauvegarde de notre réseau et bien au-delà de programmes pour attirer de futures travailleuses en CPE et de nouvelles RSG. La valorisation de la profession ne se fera pas en diminuant les exigences de formation et en banalisant les compétences nécessaires pour faire ce métier. Elle se fera en reconnaissant que ce travail essentiel ne se définit pas en tant que simple service de garde, mais bien en tant que milieu éducatif de grande qualité constituant le premier maillon du parcours préscolaire.

    Les travailleuses en CPE et les RSG aiment leur profession et si elles y sont encore c’est qu’elles y croient très fort, mais elles se sentent prises pour acquis non reconnues à leur juste valeur. Il ne faut pas attendre que la flamme s’éteigne et qu’elles quittent le réseau, car ce ne sera pas 51 000 enfants qui seront en attente, mais bien plus.

    Au-delà des mercis, c’est tout le réseau qui est en attente de bien plus.

    Lucie Longchamps
    Vice-présidente Responsable des secteurs privés

    Stéphanie Vachon
    Représentante des CPE à la FSSS-CSN